1 diff --git a/version1.txt b/SP1424.txt 2 index 08ec8ce..bbec128 100644 3 --- a/version1.txt 4 +++ b/SP1424.txt 5 @@ -1,330 +1,357 @@ 6 Régulièrement, je ressens un décalage entre l'intention de bien vivre 7 affichée par les communs et le surmenage latent de leurs contributeurs. 8 Je perçois aussi une dissonance profonde entre un désir de diversité d'un 9 cotépartage et 10 volonté de voir émerger un monde qui ne soit fait que de Communs 11 de l'autre.certaines réutilisations vécues comme illégitimes. Et je suis 12 globalement mal à l'aise quand j'entends, à 13 plusieurs reprises durant cette année 2018,j'entends que les Communscommuns ont 14 un 15 enseignement plus transversal que les autres à apporter aux autres 16 mouvements. 17 18 Aussidifférents 19 mouvements -- ce qu'il m'est arrivé d'entendre à plusieurs reprises 20 cette année. 21 22 Aussi, je m'interroge sur la portée des nombreux récits qui entourent 23 les Communs, et jecommuns. Je me demande si les Communscommuns ne se la raconter 24 aientracontent pas un peu 25 à ne s'écrire que pour eux même ?eux-mêmes. Je me questionne sur la capacità 26 © des 27 Communscommuns à offrir leurs récits à l'humanité sans chercher uniquement 28 à la dominer ;laisser des traces dans l'humanité, au-delà de leur seule 29 communauté ; sur leur aptitude à s'imprégner eux-mêmeeux-mêmes des myriade 30 s 31 d'autres expériences significatives qui habitent le monde. 32 33 Depuis trois ansquatre ans, je vois émerger de nouvelles modalités de partage, 34 qui placent la réciprocité au cÅ“ur de leur fonctionnement et qui 35 permettraient, en évitant l'accaparement de leurs énergiesleur énergie par le 36 s 37 capitalistes qui assèchent notre planète et ses humains, d'amener les 38 Communscommuns à pouvoir mieux faire face à cesleurs ennemis et à se développ 39 er. 40 41 Je conviens sans réserve qu'il est vital pour les Communscommuns de se 42 préserver d'unface à un modèle qui tend à les aspirer au fur et à mesure 43 qu'il s'écroule. Je refuse en revanche de croire que les récitsrécits, et plu 44 s 45 généralement les outils auxquels les communs font appelles Communs pour se bâ 46 tirs'écrire, 47 leur appartiennent.appartiennent exclusivement. Et j'aime à croire que les Comm 48 unscommuns se 49 fabriquent encoredéveloppent dans leur relation au monde 50 qui les entourent et qu'ils doiventmonde, en lui restituer intégralement et san 51 s 52 conditionsrestituant les connaissancestraces 53 des architectures créolisées qui s'yqu'ils construisent. Par ce récit de mes 54 pérégrinations, j'espère vous amener avec moi 55 jusqu'à Nous devrions dès lors 56 veiller à ce constat, dans l'attente de bénéficierque les communautés qui dà 57 ©frichent des possibles n'érigent 58 du même coup des stratégies de vos regards sur la 59 question.protection qui les enferment. 60 61 C'est sur la conclusion d'Edelyn Dorismond 62 [([2009](#ref-dorismond2009creolisation))]{.citation 63 data-cites="dorismond2009creolisation"}, qui publiait dans 64 sensa publié à Sens public un 65 article intitulé « Créolisation*Créolisation de la politique, politique de l 66 a 67 créolisation »créolisation*, que je finis d'introduire cette tentative 68 :tentative : 69 70 >« La politique devra être l'organisation qui permettra aux individus> de 71 > se déplacer, de passer. L'autorité sera la capacité de permettre> aux 72 > citoyens de passer sans qu'ils soient sanctionnés pour leur> origine, 73 > d'être des passeurs entre les origines ouvertes et> disponibles à tous 74 > ceux qui veulent recréer leurs visions du monde en> se ressourçant dans 75 > celles des autres. »autres [(Dorismond 76 > [2009](#ref-dorismond2009creolisation))]{.citation 77 > data-cites="dorismond2009creolisation"}. 78 79 ::: {#politiser-la-définition-dostrom-par-la-notion-de-capabilité{#politiser-l 80 a-définition-dostrom-par-la-notion-de-capabilités .section .level1}.level2} 81 Politiser la définition d'Ostrom par la notion de capabilité 82 ============================================================« capabilités » 83 84 ----------------------------------------------------------------- 85 86 Nous sommes habitués à considérer les Communscommuns à travers le triptyque 87 proposé par Ostrom :Ostrom : une communauté*communauté* qui s'organise autou 88 r d'une 89 ressource*ressource* en établissant ses propres règles de gouvernance. Cette v 90 ision 91 des Communs*gouvernance*. On peutse voir 92 reprocher à cette vision des communs sa neutralité :neutralité ; elle se con 93 tente de 94 définir les conditions de durabilité de la ressource dans le temps. 95 96 Les règles fixées permettent-ellepermettent-elles le développement d'une comm 97 unauté 98 inclusivede communautés 99 inclusives et diversifiée ?diversifiées ? Quelle est la finalité du groupe h 100 umaindes groupes humains 101 qui s'organises'organisent en collectif ?collectif ? La gouvernance de la resso 102 urcedes ressources en 103 permet ellepermet-elle l'accès à ceux qui en ont besoin ?besoin ? La définit 104 ion des Communscommuns 105 par Ostrom nese pose aucune de ces questions, son objet étant avant tout 106 de démonterdéconstruire le mythe d'unede l'inéluctable tragédie des Communs 107 inéluctablecommuns et de 108 démontrermontrer la possibilité d'une gouvernance solide en dehors de la duali 109 té 110 état/marché.État/marché. 111 112 En 2017, Geneviève Fontaine vient adjoindrea adjoint une couleur politique huma 113 niste à 114 la définition d'Ostrom à traversle développement de la notion de « Communs« 115  communs de 116 capabilité ». Soncapabilités ». Le travail de Fontaine consiste notamment e 117 n 118 une description deà décrire des 119 critères additionnelsà ceux développés par Ostrom, qui proposentpermettent d 120 'observer les Communscommuns sous le 121 prisme de leur pouvoir d'empowerment.d'*empowerment*. On dispose désdès lors d 122 'une grille 123 de lecture tenant compte à la fois de la place des humains dans la 124 gouvernance des Communscommuns et de la nature de leurs aspirations :aspirations 125  : accès, 126 modalités de décision, diversité des contributeurs, caractère inclusif 127 des règles établies, motivations des communautés, etc. Au cours de la 128 communauté, etc.même période, Simon Sarazin a proposé, avec le collectif Uni 129 sson, [une 130 grille de lecture 131 complémentaire](http://unisson.lescommuns.org/tableau-des-ingredients/) 132 pour interroger le caractère « libre » des communs en les observant à 133 travers différents prismes d'analyse à six « briques » distinctes, à 134 même de compléter l'analyse de Fontaine. 135 136 J'aurais tendance à penser que les Communscommuns s'articulent alors plusdavant 137 age autour 138 d'une finalité qu'autour d'une ressource :de finalités que de ressources : si 139 la préservation de l'accès dans le 140 temps à la ressourcedes ressources est souvent au cÅ“ur des Communs, la 141 ressource peutcommuns, les ressources 142 peuvent aussi être produiteproduites après coup comme un moyen du Commun*moyen 143 s* et nonplus comme 144 son objectif. Ainsi*objectifs*. De même, nous pourrions aussi bien dire que la 145 communauté 146 d'un jardin partagé se réunisréunit autour d'une finalité (par exemple « do 147 nnerexemple, 148 « donner accès aux habitanthabitants du territoire à une alimentation 149 auto-produite »),autoproduite »), la terre fertile n'étant qu'une ressource 150 utile à ce 151 dessein. 152 153 Lionel Maurel questionne avec bien plus de profondeur la place 154 de la ressource dans le Commun quand il invite à « réinvestir les 155 communs culturels en tant que communs sociaux *1* ». 156 157 Le travailLes travaux deGeneviève Fontaine faitet d'Unisson font plus qu'ajoute 158 r des critères à 159 ceux d'Ostrom. Complétés des critères de capabilités,Ainsi complétés, les 160 Communscommuns tendent à se définir par les 161 modalités et l'intention de leur gouvernancegouvernance, plus que par la simple 162 seule 163 préservation d'une ressource.de ressources. C'est cette architecture de gouvern 164 ance en 165 mouvement vers sa finalitémouvement, et l'écosystème humain qui en résulterà 166 ©sulte, qui constituent le Commun.les 167 communs. 168 169 La notion de « finalité »« finalité » représente la valeur ajoutée att 170 endue, 171 c'est à 172 direc'est-à -dire la richesse que souhaitesouhaitent produire le collectif,les c 173 ollectifs, et qui 174 ne saurait exister à au travers des individus isolés et désorganisés. 175 Cette valeur ajoutée peut être la préservation d'une ressource pré-existante 176 de ressources 177 préexistantes en dehors du Commundes communs ou une aspiration à des changemen 178 t 179 sociaux,sociaux ; danstous les cas c'est le Commundeux cas, ce sont les communs 180 qui lui permetpermettent aux 181 ressources d'exister et de se pérenniser. C'est en vue de la production 182 de cette valeur ajoutée que le Commun 183 produirales communs produiront ou utiliserautiliseront 184 d'autres ressources, sous la forme d'outils placés à sonleur service. 185 ::: 186 187 ::: {#des-communs-universels-aux-communs-de-la-relation .section .level1}.level2 188 } 189 Des communs universels« communs universels » aux communs« communs de la re 190 lation 191 ================================================= 192 193 Puisqu'ilsrelation » 194 --------------------------------------------------------- 195 196 Derrière la notion de « capabilités », Geneviève Fontaine met un mot sur 197 la possibilité laissée à chaque individu d'accéder aux ressources des 198 communs et d'y contribuer en fonction de ses capacités. J'aurais 199 tendance à aller au-delà de cette première définition ; puisqu'ils 200 s'articulent autour d'une gouvernance inclusive, les communs de 201 capabilitécapabilités doivent parvenir à accorder ambition d'universelles amb 202 itions d'universalité et 203 de diversité qui s'affronte.s'affrontent. Imaginer des futurs souhaitables 204 accessibles à toustous, mais dont les parties prenantes aspirent à des 205 présents potentiellement incompatiblesincompatibles, constituepour eux un défi 206 majeur. C'estdonc 207 dans la relation des contributeurs entre euxeux, et dans la relation de 208 la communautédes 209 communautés à son environnement qu'il faut aussi chercherleur environnement, q 210 ue je cherche les ingrédients 211 constitutifs de la capabilité du Commun.des capabilités des communs. 212 213 >« Je pense que plutôt que de l'universel, \[...\] je parlerais de la 214 > relation \[...\] parce que \[...\] c'est la quantité finie de toutes 215 > les particularités du monde, sans en oublier une seule. Et, je pense 216 > que la relation c'est l'autre forme d'universel, aujourd'hui. C'est 217 > notre manière à nous tous, d'où que nous venions, d'aller vers l'autre 218 > et d'essayer \[...\] de se changer en échangeant avec l'autre, sans se 219 > perdre, ni se dénaturer. »*2*dénaturer [(Glissant et Adler 220 > Édouard Glissant[2004](#ref-youtube))]{.citation data-cites="youtube"}. 221 222 Dans le cas des Communscommuns de capabilité,capabilités, la notion de relatio 223 n« relation » est un 224 indicateur intéressant :intéressant ; alors que la qualité de relation entre 225 les 226 contributeurs nous informe sur la gouvernance, la qualité de relation 227 à 228 l'écosystèmeaux écosystèmes est gage d'ancrage au monde et au territoire.aux 229 territoires. 230 231 Ce que tous les groupes humains ont de similaire, au sein de Communscommuns ou 232 non, c'est qu'il leur est vital de produire une gouvernance qui leur 233 permetteà toute ou partie de leurs communautés de s'accomplir. Pour ce faire, 234 ils s'appuient sur des outils 235 tantôt créés par leurs soins,leur soin, tantôt repris à d'autresrepris, mai 236 s dont l'assemblage est 237 chaque fois inédit. Pour nous organiser, nous nous appuyons consciemment 238 sur ceux qui ont construit avant nousnous, ou avec qui nous co-existent (lescoex 239 istons -- 240 les fameux géants qui nous offrent leurs épaules)épaules -- mais aussi incons 241 ciemmentaussi, 242 inconsciemment, sur lesdes éléments culturels véhiculés par les individus 243 et les communautés avec lesquels nous sommes en relation. 244 245 Ce que produit la mise en relation consciente et inconsciente de deux 246 cultures « valorisées« valorisées égales ou inégales »,inégales », c' 247 est ce qu'Edouardqu'Édouard Glissant 248 appelle Créolisation.la « créolisation ». La créolisation se distingue du 249 métissage 250 par l'impossibilité de distinguer les éléments constitutifconstitutifs du tou 251 t :tout ; en 252 relation, les traces des cultures se transformentl'une et l'autre en étant en 253 relation pour proposer une 254 culture nouvelle, libre de toute appartenance atavique. 255 256 Avec moins de poésiepoésie, mais tout autant de justesse, les naturalistes 257 pourraient parlentparleraient ici de lisières, qui« lisières », lesquelles 258 constituent un espaceneutre de 259 relation entre deux écosystèmes, et dont la caractéristique principale 260 est d'abriter une diversité plus riche que la somme des écosystèmes en 261 présences.présence. 262 263 >« il est reconnu par les écologistes que l'interface entre deux 264 > écosystèmes constitue un troisième système plus complexe, qui combine 265 > les deux. Sur cette interface, des espèces des deux systèmes peuvent 266 > coexister, et le milieu de lisière possède aussi ses formes de vie 267 > propre, spécifiques, dans de nombreux cas » Bill Mollison[(Mollison 268 > [2013](#ref-bill2013introduction))]{.citation 269 > data-cites="bill2013introduction"}. 270 271 Créolisation et lisières portent un enseignement similaire :similaire : la re 272 lation 273 rend fertile là où l'entre-soi stérilise. En effeteffet, lorsqu'il s'agit de 274 culture(s), la présence de sa propre identité ne permet que la 275 reproduction, chacun puisant dans l'autre pour se ré-inventerréinventer et év 276 oluer. 277 C'est se remémorer une règle fondamentale du vivant que d'assumer nos 278 interdépendances, et cette interdépendance aces interdépendances ont besoin d 279 e zones de 280 rencontre qui permettent une mise en relation sincèrebienveillante redonnant la 281 place à l'imprévisible. 282 283 C'estÀ mon sens, c'est cet espace de possiblepossibles que doivent sanctuariser 284 les 285 communs de capabilité,capabilités, puisqu'ils visent ce qui est nécessairené 286 cessaire, mais 287 encore inexistantinexistant, et qui s'invente dans la relation du commundes comm 288 uns à 289 lui-mêmeeux-mêmes ou au reste du monde. Les Communscommuns ne fontalors pas un 290 cadeau au 291 monde en partageant leurs récits :ou leurs outils ; ils laissent 292 simplement leur traceleurs traces dans un espace où ils puisent également pour 293 nourrir leur propre développement. 294 295 La lisière est cet espace de lâcher priselâcher-prise qui permet la prise de 296 contact 297 sincère :sincère ; ni forêt ni champs, la lisière est uneun espace de non d 298 roitnon-droit (ou 299 de tous les droits) qui produit des solutions inédites. Dans cet espace 300 l'intentionL'intention y 301 laissela place à l'attention,lel'attention, le sol est emplis'emplit des traces 302 de ceux avec qui 303 nous sommes en relationrelation, et chacun est libre d'y laisser ses propres emp 304 reintes.sa propre 305 empreinte. Nous pouvons y rencontrer lesdes individus avec lesquels 306 construire des cadres collectifs nouveauxnouveaux, ou y suivre les traces de 307 ceux avec qui nous n'avons pas pu ou souhaité(ou souhaité) interagir. C'estCe 308 sont dans 309 ces lisières que se développent des espèces nouvelles qui constituent 310 les marges instituantes fertilisantqui fertilisent nos groupes humains. 311 312 AÀ avoir cru que nous pouvions nous passer de la nature en développant 313 des solutions indpendantesindépendantes de notre environnement, nous aboutisson 314 s à 315 une société qui s'effondre. Si nous nous perdonsperdions à croire queisoler l 316 es communs 317 pour protéger lesCommuns sont seuls à développer des réponses souhaitablesqu 318 'ils construisent face aux défis de 319 l'humanité, nous nous dirigeonsdirigerions vers la même forme de stérilisatio 320 n. 321 La grande majorité des outils produits par les communs sont duplicables 322 en abondance ; je crois pertinent de veiller à ce qu'ils continuent à se 323 mêler au reste du monde pour produire des kyrielles d'outils hybrides 324 dont on ne saura déceler les composants originels. 325 ::: 326 327 ::: {#contextualisées-décontextualisables-de-la-nature-des-connaissances-convi 328 viale{#vers-des-outils-conviviaux-et-compostables .section .level1} 329 Contextualisées, décontextualisables : de la nature.level2} 330 Vers des connaissances conviviale 331 ================================================================================ 332 outils conviviaux et compostables 333 ------------------------------------------ 334 335 Pour fonctionner, pour assurer leur gouvernance et tendre vers leur 336 finalité, les communs s'appuient sur des outils inédits autoproduits ou 337 bien récupérés. En nous inspirant du vocabulaire[vocabulaire explicité par L 338 ilian 339 Ricaud *3*Ricaud](http://www.lilianricaud.com/travail-en-reseau/une-collection-d 340 e-ressources-sur-les-rencontres-creatives-et-participatives/), 341 nous pourrionspouvons identifier deux grandes famillefamilles d'outilsutiles à 342 la 343 construction de la gouvernance des Communs :communs : les 344 ingrédients et les recettes.Lesrecettes. Les ingrédients constituent l'ensembl 345 e des 346 connaissances, des règles, des outils numériques, des données, des 347 formats d'animation et des méthodes d'organisation mobilisés à un moment 348 donné par les communautés. Les recettes désignent les récits des Communs, c' 349 est à direcommuns 350 [(Roux [2018](#ref-benjamin2018art))]{.citation 351 data-cites="benjamin2018art"}, c'est-à -dire la description de choix 352 contextualisés d'agencement d'ingrédients par un Commun 353 particulier **4**. 354 355 Autour de ces connaissances, les communs qui s'écrivent laissent ainsi 356 deux type de traces : celles à travers lesquelles ils se racontent pour 357 eux même, et celles qu'ils laissent derrière eux, commedans un dû à 358 l'humanité. Il affirment à travers ces dernières leur dépendance au 359 reste du monde : ceux qui leur co-existent, ceux qui les ont précédé et 360 ceux qui leur survivront **5**. 361 362 Ces connaissances peuvent être considérées comme des outils que tout 363 groupe humain s'approprie pour agir.contexte 364 particulier[^1^](#fn1){#fnref1 .footnote-ref}. 365 366 Si nous nous plaçons dans le cadre des Communscommuns de capabilité, alorscapa 367 bilités, je pense 368 que ces outils doivent se placerêtre pleinement mis au service de la volonté d 369 e 370 leurs utilisateurs pourleur permettre à ces derniers d'êtreacteur, à leur man 371 ière,manière 372 acteurs du monde qui les entoure. Ivan Illitch propose un cadre de 373 définition de cet outil émancipateur à travers la notion d'outil convivial.d' 374 « outil 375 convivial ». Pour lui, l'outil convivial répond à trois critères **6** : 376 377 1.critères : 378 379 - Il doit être générateur d'efficience sans dégrader l'autonomie 380 personnelle. 381 2.- Il ne doit susciter ni esclaves ni maîtres. 382 3.- Il doit élargir le rayon d'action personnel. 383 384 Dis autrement, cela signifie quepersonnel [(Illich, Giard, et 385 Bardet [1973](#ref-illich1973convivialite))]{.citation 386 data-cites="illich1973convivialite"}. 387 388 Autrement dit, l'outil convivial ne présume d'aucun 389 usage mais s'adaptedoit laisser présumer son usage ; il 390 doit s'adapter à la main de l'Hommel'homme qui l'utilise pour se placermettre a 391 useul 392 service de son intention. Pour être convivial, l'outil ne peutdoit donc porter 393 aucun sens politique, n'être le réceptacle d'aucune attente 394 économique, n'être animé d'aucune intention propre. L'outil convivial 395 est inerte, posé là , c'est une ressource flottante qui a besoin de 396 l'Homme pour lui donner sens et qui autorise sincèrement chacun à le 397 modeler pour se placer sincèrement à laisser 398 son service. 399 400 Puisqu'ils sont par essence politiques, les Communsutilisateur libre de capabili 401 té 402 produisent des outils marqués parlui attribuer une intention fortequi lui est p 403 ropre, 404 potentiellement différente de transformationl'intention à l'origine de la soci 405 été. Puisqu'ils nesa création. 406 407 Si les communs sont pas neutres, ces outils font courir« de capabilités » ( 408 et laissent donc la possibilité 409 à chacun d'agir sur leur architecture), alors ils seront nécessairement 410 conviviaux. Lorsque, en revanche, le risquecommun partage ses outils, ces 411 derniers continuent à ceux quiincarner les utilisent de se laisser manipuler pa 412 r une 413 intentionintentions quin'est pas la leur. Les Communs de capabilité ont donc po 414 ur 415 devoir, lorsqu'ils mettent à disposition leurs connaissances, de laisser 416 aux communautésanimé leur 417 création, ce qui les réutilisentrend alors difficilement conviviaux une capaci 418 té à continuer à 419 s'autodéterminer entièrement et à les remodeler à leur image.fois placés 420 dans un autre contexte d'usage. 421 422 Pour partager leurs connaissances commerendre disponible à l'extérieur des out 423 ils conviviaux qui 424 garantissent le pouvoir d'agir de leursnouveaux utilisateurs, les Communscommuns 425 de 426 capabilités doivent donc rendre disponiblepartager des connaissances : 427 428 - Contextualisées, c'est à direoutils 429 430 contextualisés -- c'est-à -dire des outils qui permettepermettent à l'utilisat 431 eur de comprendre 432 l'intention qui a animé leur production ; 433 - Décontextualisables, c'est à dire-- 434 et décontextualisables -- c'est-à -dire des outils qui permettepermettent à le 435 ur utilisateursl'utilisateur de s'émanciper de l'intention liée à leurau cont 436 exte de leur production.Chaque connaissance non-conviviale impose nécessairemen 437 t une intention à 438 ceux qui en feront usage. 439 440 Les Communs qui se racontent à travers des 441 connaissances partagées non conviviales s'imposent alors aux autres et 442 n'instituent pas un espace de dialogue mais un terreau propiceoutils du commun m 443 is à l'affrontement. Celà n'enlève riendisposition en posant une condition 444 quelconque à la nécessité pour les Communs de se 445 raconter pour eux même, mais ces récitsce partage ne saurontpourront jamais su 446 ffire à 447 entrer en relation avec des humainsêtre conviviaux. Toute 448 personne ou communauté qui leurs sont étrangers. 449 450 Si elle est conviviale, la connaissance devientvoudrait s'approprier un outil au 451 service du 452 sens politique de ses utilisateurs sans en devenir le véhicule. C'estpour nourr 453 ir 454 son propre développement se retrouverait alors entravée par une 455 trace laisséecondition sur notre passage,laquelle il n'a pas prise. L'outil con 456 vivial, quant à lui, 457 est inerte, posé là  ; c'est une ressource posée là flottante qui a besoin de 458 459 l'homme pour lui donner sens, et sur 460 laquelle nous n'avonsqui autorise chacun à la modeler pour 461 la mettre à son service. Il n'est rien de plus prise. Ces outils ont celaqu'une 462 trace disponible. 463 464 Comme il m'apparait contradictoire que des communs de précieuxcapabilités 465 puissent rendre disponible un outil non convivial, je pense que leur utilisation 466 par d'autre ne nous dépossède pasces 467 outils doivent être disponibles à deux endroits : d'une part, au sein 468 des communs comme élément contextuel de leur usage. Si en 469 revanche leur usage pararchitecture, d'autre part, 470 à l'extérieur des communs comme trace laissée au monde pour permettre à 471 d'autres nous dépossède du sens politiquede suivre la voie proposée... ou d'e 472 n dévier ! 473 474 Dans le cas contraire, on créerait des outils enfermés dans une 475 intention originelle qui assignerait leurs utilisateurs à certaines 476 conditions d'usage immuables. Imaginons un contributeur qui souhaiterait 477 opérer un changement structurel à l'intérieur d'un commun (et donc un 478 agencement différent de l'équilibre économiqueses outils) et que le reste de 479 notre action, c'est qu'ilsla communauté ne 480 sontrejoindrait pas encore 481 prêtsdans son intention. Deux choix s'offriraient alors à 482 être partagés sincèrement aveclui : ou bien rester dans le reste du monde. P 483 uisqu'ils 484 reposent surcommun en subissant un mode d'organisation 485 opérant une architecture conviviale qui évolue avec sa communauté, 486 les Communs de capabilité doivent intégrer le lâcher priseemprise sur leursa 487 personne (puisqu'il aurait souhaité en 488 sortir), ou bien sortir du commun. S'il en sortait, il s'écarterait 489 peut-être des conditions d'usage autorisées des outils, c'est à dire leur par 490 tage sincère, commeet en perdrait 491 l'usufruit et l'énergie potentiellement investie. 492 493 Ce constat trouve un élément constitutifécho fort dans la notion de leur rela 494 tion au reste du monde. Il« compostabilité » 495 développée par Laurent Marseault 496 [([2018](#ref-lalande_compostabilite_2018))]{.citation 497 data-cites="lalande_compostabilite_2018"} : des éléments qui ne leurpeuvent 498 se recomposer de manière différente ailleurs constituent un mode de 499 développement « a-naturel ». Il faut pas chercher 500 l'inclusion dans la seule gouvernance du Commun, mais aussi dans le 501 processus d'ouverturedès lors trouver des modalités de 502 ses outils etpartage des productions collectives qui permettent de leurs récits 503 au reste du 504 monde.maximiser leur 505 réutilisation potentielle. 506 ::: 507 508 ::: {#de-la-frontière-à -la-lisière-préserver-des-marges-instituantes{#traces 509 -et-marges-instituantes-de-la-frontière-à -la-lisière .section .level1} 510 De.level2} 511 Traces et marges instituantes : de la frontière à la lisière 512 : préserver------------------------------------------------------------ 513 514 À ce stade, je crois deux choses à propos des marges instituantes 515 ================================================================ 516 517 Pourcommuns de capabilités, 518 tels que je les comprends. D'abord, chacun doit être libre de sortir 519 d'un commun et de continuer à bénéficier de ses productions -- sans quoi 520 cela donnerait à la communauté un pouvoir sur les Communsindividus à même de 521 capabilité,limiter le consentement qui entoure leur implication. Ensuite, les 522 connaissances (récitscommuns doivent continuer à habiter le monde, c'est-à -di 523 re à nourrir et 524 à se nourrir de ceux qui sont différents d'eux, mais avec lesquels ils 525 coexistent. 526 527 Pour ces deux raisons, les conditions de partage des outils des communs 528 me semblent être un enjeu constitutif de leur résilience, de leur 529 ancrage au monde et outils) 530 sincèrement partagéesde leur capacité à prendre soin des individus qui 531 les composent. Les communs de capabilités doivent laisser des traces qui 532 constituent ainsiles empruntes décontextualisées et réutilisables de leurs 533 outils, libres de tout nouvel usage. 534 535 Pour les communs de capabilités, les outils partagés de manière 536 inconditionnelle viennent nourrir leur lisière, seul mode d'essaimage réelleme 537 nt capacitantde partage 538 pleinement « encapacitant » pour ceux qui s'en saisiront.Pour 539 sanctuariser cette lisière comme un espace qui permette la rencontre il 540 faut en garantir la neutralité et y fixer des règles qui empêchent 541 quiconque d'y exercer une domination. Alors que les 542 règles pour intégrer la communautéles communautés et y évoluer appartiennen 543 t au Commun, ce dernier n'aaux 544 communs, ces derniers n'ont aucun droit de regard sur la fréquentation 545 de saleur lisière et faitfont bénéficier sans condition de tout ce qu'il acce 546 ptetoutes les traces 547 qu'ils acceptent d'y partager. Illaisser. Ils ne metmettent aucune limite à ce 548 partagepartage, 549 car la plus petite condition fixée fabriqueraitc'est une frontière prétexte à 550 affrontement alors qu'il souhaite créer des zoneszone de libremise en relatio 551 n propicesindirecte propice à la rencontre 552 et au développement de marges instituantes **7**.instituantes. 553 554 Si nous ne prenonsprenions pas soin de ces lisières, nous risquonsrisquerions d 555 'aller 556 vers une logique de grossissement plus que de dissémination, vers des 557 Communs 558 interconnectés entre eux,communs interconnectés, mais dans un silo hermétique 559 au reste du 560 monde.hermétique. Il est normal et 561 vital que les Communscommuns entretiennent des relations privilégiées avec leu 562 r 563 archipel, c'est à direc'est-à -dire avec ceux avec qui ils construisent des 564 identités-relation« identités-relation » conscientes. Il ne s'agit toutefo 565 isdonc paspour autant de consacrer 566 du temps de vie à construire avec des humains qui vont dans le sens de 567 ce que nous cherchons à éviter. En revanche, à aucun prix les Communscommuns 568 de 569 capabilités ne doivent considérer 570 leurs connaissances et leurs récits comme réservés à quelques 571 privilégiés identifiés car cela isoleraitnégliger l'importance de fait les C 572 ommuns d'une 573 partielaisser des traces 574 visibles pour le reste du monde dans lequel ils cherchent à s'ancrer.monde. 575 576 Si nous n'aménageonsn'aménagions pas ces lisières, nous nous couponscouperion 577 s entièrement 578 de toute rencontre fortuite, nous empêchonsempêcherions toute ré-appropriatio 579 nréappropriation de 580 nos connaissances par d'autred'autres, alors même que nous en revendiquons 581 l'accès comme un droit fondamental. De la même manière que l'homme peut 582 dialoguer avec lui-mêmelui-même, mais a besoin de l'autre pour recouvrer son 583 identité, les Communscommuns ont besoin du reste du monde pour l'habiter 584 vraiment,l'habiter, pour 585 que leur apparente solitude ne devienne pas désolation. OnNous ne 586 trouveratrouverons jamais un semblabledes semblables en celuiceux dont nous souh 587 aitons dominerorienter 588 l'existence. 589 590 >« Même l'expérience du donné matériel et sensible dépend de mon 591 > être-en-rapport avec d'autres hommes, de notre sens commun qui règle 592 > et régit tous les autres sens et sans lequel chacun de nous serait 593 > enfermé dans la particularité de ses propres données sensibles, en 594 @@ -336,276 +363,261 @@ l'existence. 595 > commun, qui continuera après nous comme avant, et à la continuité 596 > duquel nous sommes inutiles, pour prendre conscience de notre 597 > désolation, pour faire l'expérience d'être abandonnés par tout et par 598 > tous. » Hannah Arendt,tous [(Arendt [1972](#ref-arendt1972systeme))]{.citatio 599 n 600 > data-cites="arendt1972systeme"}. 601 602 Chaque outil non convivial impose nécessairement une intention à ceux 603 qui en font usage. Les communs qui se racontent au travers d'outils 604 partagés non conviviaux s'imposent alors aux autres et n'instituent pas 605 un espace de dialogue, mais un terreau propice à l'affrontement. Cela 606 n'enlève rien à la nécessité pour les communs de se raconter pour 607 eux-mêmes, mais ces récits ne suffiront jamais pour entrer en relation 608 avec des humains qui leur sont étrangers. 609 610 Les outils partagés sans condition se mettent au service du sens 611 politique de leurs utilisateurs sans devenir le véhicule de l'intention 612 de leurs créateurs. Ce sont des traces laissées sur notre passage, une 613 ressource posée là et sur laquelle nous n'avons plus prise. Je ne 614 chercherais pas l'inclusion uniquement dans la gouvernance des communs, 615 mais aussi à travers le Système Totalitaire, 1951, chapitre 4processus d'ouver 616 ture de leurs outils et de 617 leurs récits au reste du monde. 618 619 ![ ](media/SP1424-img2.png) 620 ::: 621 622 ::: {#licence-à -réciprocité-et-dérive-coercitive{#la-créolisation-en-contex 623 te-de-domination .section .level1} 624 Licence.level2} 625 La créolisation en contexte de domination 626 ----------------------------------------- 627 628 Pour espérer un dénouement non violent à réciprocitéla mise en relation ent 629 re ce 630 qui relève des communs et dérive coercitive 631 ========================================== 632 633 Plusieurs structures choisissentce qui n'en relève pas, il faudrait 634 sanctuariser des lisières qui permettent à la créolisation de s'opérer. 635 Édouard Glissant estime que la créolisation met en présence des cultures 636 « estimées égales », c'est-à -dire des rapports de force équilibrés. Il 637 reconnait toutefois que la créolisation peut aussi s'observer lorsque 638 les individus sont liés par un rapport de domination. Il qualifie en 639 revanche ce mode de créolisation « d'injuste », et je crois que la 640 violence induite par un tel processus ne peut paraitre souhaitable pour 641 des communs de capabilités. 642 643 Dès lors, il devient légitime pour ces communs d'assumer qu'ils n'ont 644 pas plus le devoir que n'importe quel autre groupe humain de nourrir 645 leur lisière d'outils partagés sans condition. Considérant que l'état 646 actuel des forces en présence est inégal et que l'hégémonie de 647 « l'ennemi » ne fait aucun doute pour les communs, une telle forme de 648 partage est, dans un grand nombre de cas, insécurisante pour les 649 communautés. Ils ne peuvent pas s'imposer des conditions de partage 650 subies, et le partage inconditionnel devient davantage un prisme 651 d'observation qui permet de situer le niveau de capabilités des communs, 652 qu'un critère déterminant pour définir ces derniers[^2^](#fn2){#fnref2 653 .footnote-ref}. 654 655 En fonction de l'outil concerné et du contexte des communautés, ces 656 dernières pourront construire un nuancier de modalités de partage, de la 657 plus fermée à la plus ouverte. Le domaine public volontaire (CC0) 658 représente ici ce que j'appelle le « partage inconditionnel ». 659 660 ![ ](media/SP1424-img3.png) 661 662 Puisqu'à un moment donné, l'équilibre de la relation est propre à la 663 position de chacune des cultures en présence, il est logique que les 664 modalités de partage qui nous sécurisent varient en fonction des groupes 665 qui nous font face. C'est pour prendre en compte cette réalité que 666 certains communs choisissent d'expérimenter des licences « à réciprocité » 667 pour protéger leurs productions.« à 668 réciprocité ». Ces licences proposent une matrice qui définitautorise des 669 usages spécifiques d'une ressource en fonction de la nature des 670 utilisateurs concernés. L'usageutilisateurs. Par exemple, l'usage commercial sa 671 ns contrepartie des 672 productions peutpar exemple être réservé aux structures non-lucratives,non lu 673 cratives, à 674 lucrativité limité,limitée, ou contributrices au 675 Commun.aux communs. Pour les autres, 676 l'usage commercial peut être totalement proscrit ou bien soumis à 677 négociation ou à contribution (financière ou autre).Les licences à réciproc 678 ité mettent en place un partage sous condition de 679 productions afin de préserver ce que leurs auteurs estiment être leur 680 valeur d'usage. Ce choix de licence s'il est légitime, peut toutefois 681 générer des enclosures et des formes de domination nouvelles. 682 683 Dans un article de 2016, Maiaintitulé *La réciprocité dans les communs : com 684 ment 685 modéliser le cas par cas ?*, Maïa Dereva 686 présentait brillamment[([2016](#ref-dereva_reciprocite_2016))]{.citation 687 data-cites="dereva_reciprocite_2016"} présente les enjeux de ces 688 licences.ce type de 689 licence. Elle y voitalors une opportunité pour les Communscommuns et le reste d 690 u 691 monde d'entrer en relation par le biais d'une matrice incitative à même 692 de proposer un cadre de négociation bienveillant. 693 694 Les outils placés sous cette licence ne peuvent toutefois pas se 695 revendiquer conviviaux puisque les auteurs n'conservent un droit de 696 regard sur le type d'usages qu'ils en autorisentet que la ressource 697 modifiée par l'usager répercutera cette position de pouvoir sur les 698 utilisateurs suivants. La viralité protectrice vient alors contraindre 699 le champs des usages futurs de l'outil produit. 700 701 Utiliser cette licence sur les outils mis en partage, c'est pêcher par 702 égo car cela revient à considérer son cadre comme seul à produire des 703 éléments constitutifs d'une solution pour les utilisateurs futurs. On 704 créebienveillant et sécurisant. Il 705 s'opère ici une distinction entre les « bon utilisateurs » ceux« utilisateu 706 rs de confiance » 707 (ceux qui pourront modifier librement l'outil et le partager à leur tour 708 avec leurs pairs,pairs), et les « mauvais utilisateurs » qui« utilisateurs p 709 otentiellement dominants » 710 (qui ne pourront utiliser et modifier dansl'outil que sous certaines 711 conditions, mais sans pouvoir le partager avec leur pairs sansconditions). 712 713 Ce choix de licence, s'il est légitime, peut toutefois générer des 714 *enclosures* et des formes de domination nouvelles négociations.(même légère 715 s). Le 716 jugement porté icicadre d'usage des outils partagés est restrictif, potentiell 717 ement 718 immuable, et cela induit des usages sur lesquels les différents usages 719 possibleutilisateurs n'ont 720 pas prise. Seul un partage inconditionnel permettrait à la trace laissée 721 d'être pleinement conviviale. 722 723 La principale limite à ces conditions de partage restrictives, c'est que 724 le commun n'entrera jamais en relation avec certains groupes. Coopcycle, 725 par exemple, protège le code source de son outil de livraison à vélo de 726 tout usage capitaliste, car sa communauté est majoritairement constituée 727 de personnes qui s'y investissent pour lutter contre les dérives des 728 plateformes dominantes. La motivation essentielle de la communauté étant 729 de construire des cadres protecteurs pour les livreurs, contribuer à 730 produire un outil qui pourrait à nouveau nourrir le modèle qu'ils 731 combattent saperait leur volonté d'y contribuer. Néanmoins, ce choix 732 coupe la communauté de tout un pan intermédiaire d'humains (et de 733 groupes humains organisés) issus de cultures entrepreneuriales 734 classiques pourtant non assimilables aux grandes plateformes. Ces 735 derniers sont alors poussés à adopter le mode d'organisation non 736 capitaliste rendu obligatoire par la modalité de partage, alors même 737 qu'ils n'en ont pas la volonté : ils se rapproche plus d'un rapportretrouvent c 738 ontraints à changer 739 s'ils souhaitent s'approprier l'outil mis en partage sans entrer en 740 négociation. 741 742 Je crois tout de dominationmême que l'idée de se contraindre à un partage 743 inconditionnel, alors même que l'on ne s'y sentirait pas pleinement en 744 sécurité, risquerait de créer des « contributeurs tristes », comme j'en 745 observe parfois. Si, au moment du partage, la certitude du lâcher-prise 746 sur l'outil qu'on libère n'est pas acquise, c'est que ce partage n'est 747 pas pleinement sincère, en ce sens qu'il ne constitue pas un choix 748 pleinement consenti. Partager de manière inconditionnelle sous-entend 749 être prêt à accepter tout usage avec bienveillance, quand bien même il 750 ne nous correspondrait pas ; c'est affirmer avec certitude que nous 751 renonçons à tout lien de propriété sur la trace que l'on laisse, que 752 l'on la libère de toute composante atavique. 753 754 Je crois qu'il faut avant tout être clair avec le niveau de partage en 755 cours, qu'il y a une légitimité à ne partager qu'au sein d'une ralation 756 bienveillantecertaine 757 communauté, mais que les communs ont aussi besoin, pour rester liés au 758 monde, de laisser des traces sur lesquels ils n'ont plus prise. La trace 759 partagée de manière inconditionnelle reste pour moi l'horizon à viser 760 pour des relations non violentes entre les parties.hommes et leurs structures, 761 et elle seule garantit la mise à disposition d'outils pleinement 762 conviviaux. Chaque degré de condition mise au partage est une influence 763 potentielle que nous faisons peser sur la relation que nous entretenons 764 au reste du monde. 765 766 >« Avant d'envisager telle ou telle licence, réfléchissez clairement à 767 > vos objectifs !objectifs ! Si celui-ci est de vivre le plus longtemps possibl 768 e 769 > sur une production, les licences ouvertes ne sont pas un bon choix. Si 770 > votre objectif n'est pas l'ouverture et la diffusion de vos 771 > productions, les licences ouvertes ne sont pas un bon choix. Si votre 772 > objectif est de participer à l'avancée du monde, à la diffusion des 773 > idées, de la connaissance, au développement de services autour de 774 > connaissances... Alors les licences ouvertes sont à explorer !explorer ! (ca 775 r 776 > elles seront un bon outil). » Gatien Bataille 777 778 Les problématiques posées par les clauses non commerciales sont 779 similaires, sauf qu'ici, on exclus uniquement une typologie d'usagers de 780 cette possibilité d'usage. Discriminer, sur des fondements éthiques ou 781 politiques, les usagers qui n'auront jamais accès au même titre que 782 d'autres à l'outil, c'est partager dans le seul but de convaincre et 783 c'est renier nos inter-dépendance. 784 785 C'est dire que nous sommes des éléments de la solutions aux problèmes du 786 monde et que certains n'en seront jamais à moins d'agir à notre image. 787 C'est dire que les autres doivent changer pour mériter d'accéder à nos 788 ingrédients. C'est dire que ce que nous inventons ne l'a été que grâce à 789 nous-même, indépendamment du reste du monde. 790 791 C'est affirmer que les Communs se construisent et s'inventent sans aller 792 puiser dans le monde capitaliste qui les entoure. Quand bien même cela 793 serait vrai, une relation qui s'impose à l'autre sans jamais y puiser ne 794 saurait être que coercitive. 795 796 Sous couvert de protéger une valeur d'usage, la licence à réciprocité 797 produit une situation de monopole d'usage et fait courir le risque à 798 ceux qui sortent du cadre fixé d'être coupés des apports de l'outil 799 placé sous sa « protection ». Si nous ne partageons pas un outil parce 800 qu'une entreprise capitaliste pourrait l'utiliser et développer avec un 801 service qui capterait une partie de notre communauté, si nous voyons 802 dans cette captation une atteinte à la valeur d'usage de notre outil, 803 c'est que nous plaçons la valeur d'usage du commun dans l'emprisonnement 804 de notre communauté. 805 806 Si la communauté n'est rassemblée autour du commun que parce que c'est 807 avec lui qu'elle peut bénéficier d'un de ses outils, peut-on réellement 808 parler de consentement libre et éclairé ? Peut-on même parler de Commun 809 d'ailleurs ? On ne peut en tous cas pas parler de Commun de capabilité 810 sensé développer le pouvoir d'agir des gens. On peut à la limite parler 811 d'un commun égotique qui refuse de voir sa faible capacité d'implication 812 et en fait peser la responsabilité sur d'autres humains considérés comme 813 des prédateurs. 814 815 Penser que les autres n'ont pas encore conscience qu'il fera mieux vivre 816 chez nous, que c'est la seule option joyeuse plausible est une chose. 817 Enfermer le reste du monde dans nos usages via le partage non-sincère de 818 nos outils, c'est les manipuler, c'est les traiter en inférieur et c'est 819 en faire de nouveaux esclaves. Si la dictature bienveillante existe, 820 alors je crois qu'elle ne peut que proposer des possibles avant que 821 d'autres en aient eu l'idée, elle ne doit sous aucun prétexte enferme 822 les gens dans des modes d'organisation qu'ils n'ont pas pleinement 823 décidé d'avoir. Interdire l'accès à des outils sous prétexte de n'avoir 824 pas la bonne couleur politique, c'est excercer une relation de 825 domination semblable à celle que les grands monopoles capitalistes font 826 peser sur nous.outil) [(Bataille, 827 > [s. d.](#ref-bataille_ebook))]{.citation data-cites="bataille_ebook"}. 828 ::: 829 830 ::: {#préserver-les-communs-et-fertiliser-leurs-lisières{#préserver-son-île- 831 pour-être-sécurisé-dans-la-relation .section .level1}.level2} 832 Préserver les Communs et fertiliser leurs lisières 833 ==================================================son île pour être sécurisé 834 dans la relation 835 ----------------------------------------------------- 836 837 > « AgitAgis dans ton lieu, pense avec le monde » Edouard Glissant 838 839 Si les licences[(Glissant 840 > [2007](#ref-glissant_entretien_2007))]{.citation 841 > data-cites="glissant_entretien_2007"}. 842 843 Je crois donc à réciprocitéce stade que l'on ne me semblent pas adaptées à 844 l'usage des 845 outils des Communs qui doivent rester conviviaux, elles me semblent en 846 revanche être assez intéressantes pour encadrer le processus 847 d'intégration de la communautépeut se lier avec bienveillance au 848 reste du Commun. 849 850 En tant qu'exemplemonde que lorsque l'on dispose d'un espace préservé où l'on 851 se 852 sent en sécurité. Avoir le cas de la formation Animacoop me semble faire 853 école. La communauté de formateurs produitsouci d'entretenir ce lien au monde 854 est une 855 des contenus de formation 856 (qui constituent ses outils) et les partage sincèrement sous licence CC 857 by SA qui en permet tout type d'usages en dehors du cadre du Commun que 858 constitue la formation. En revanche pour rejoindre la communautéconditions de f 859 ormateur et être pleinement partie-prenante du Commun, une charte 860 définiscapabilités des critères extrêmement précis : avoir été co-opté, 861 avoir 862 contribué à l'améliorationcommuns. On trouve un début d'issue au 863 dilemme « besoin de ses outils, mener une autre activité 864 économique par ailleurs,etc. Ainsi,sécurité/ouverture », en calquant ceinve 865 rsant notre mode de 866 fonctionnement, un commun comme CoopCyclepensée ; penser par exemple pourrait 867 protéger 868 l'implicationdéfaut ce que nous créons dans son Communun domaine public 869 volontaire et l'usage de sa ressource via une licencene mettre des conditions à 870 réciprocité (sa plate-formece partage que lorsqu'il nous 871 met en ligne, sonposition vécue d'insécurité. 872 873 Je fais ici l'hypothèse que les communs sont au maximum de leur capacité 874 de lien au monde lorsqu'ils parviennent à sécuriser leur architecturetechnique 875 et 876 sociale) 877 tout en laissant le code libre pour tout usage, commeinstaurant un outil 878 convivial permettant à d'autresniveau de produireprotection qui soit minimal su 879 r leurs 880 propres architectures 881 ailleurs. 882 883 Cesoutils. Se savoir en sécurité favorise sans aucun doute la capacité des 884 commun à laisser des traces, et ce sentiment de sécurité est d'autant 885 plus évident à obtenir quand l'environnement est constitué de forces 886 égales, sans quoi établir des limites au partage constituera une des 887 solutions à leur préservation. 888 889 Les licences sontà réciprocité me semblent ici extrêmement vertueusepertinen 890 tes pour 891 encadrer le processus d'intégration des communautés de communs. Elles y 892 sont en effet vertueuses et conviviales, si on les considère comme des 893 matrices regroupant des faisceaux de critères qui permettent d'entrérd'entrer 894 dans la communauté du commun et mêmedes communautés de pouvoir agircommuns et 895 d'agir sur sonleur architecture. On sort ainsi d'un entre-deux qui nous donnera 896 it accès à 897 une ressource sans en rejoindre sa gouvernance, tout en nous interdisant 898 de développer une architecture vraiment indépendante faisant appel à 899 certains de ses outils. Plutôt qu'un mode d'extension de l'influence de 900 la communauté en dehors du commun, laLa 901 licence à réciprocité devient un moyen d'intégration d'une diversité 902 fertile à l'intérieur même du Commun 903 ...des communs... tout en se préservant du 904 risque de passager clandestin. 905 906 Toutefois, dans le cas d'une volonté de développement d'architectures 907 indépendantes faisant appel à certains des outils produits dans le cadre 908 de communs, cette licence peut devenir un mode d'extension de 909 l'influence des communautés en dehors des communs. L'erreur reviendrait 910 ici à considérer les outils des communs comme des communs. Je crois en 911 effet que certains de ces outils, bien que cela demande un effort, 912 peuvent être libérés en grande partie de leur contexte de production et, 913 lorsque cela ne représente pas de risque pour les communautés, peuvent 914 être laissés disponibles sans condition. En tant que traces, ils 915 n'acquèreront alors à nouveau une valeur qu'à travers une appropriation 916 par de nouveaux utilisateurs. 917 918 Un des éléments qui permet de lâcher prise suffisamment pour aller vers 919 ce niveau de sincéritécette inconditionnalité du partage des outils, c'estd'a 920 ffirmer le coût 921 de production de nos outils comme au moins égal à la valeur d'usage 922 qu'ils auront pour nous-même, et d'éviter au maximum 923 de chercher une valeurd'usage dans un monopole futur lié à cette production.l' 924 usage de nos 925 outils. Les licences à réciprocité (et d'autres) peuvent ainsi permettre 926 une porosité sécurisante et bienveillante entre la lisière, zoneles lisières 927 , zones de 928 libre circulation,circulation dans lesquelles nous laissons des traces, et le 929 Commun, zoneles 930 communs, zones à l'accès régitrégi par des règles que nous fixons. 931 932 Finalement 933 dans ce cas la licence vient fixer les critères d'entrée dans le Commun 934 puisqu'elle attend une contribution en contrepartie ou des garanties 935 jugée suffisantes par sa communauté. On obtient ainsi un droit d'usage 936 plein d'une ressource protégée par une licenceLa question qui se pose à réci 937 procité. 938 939 L'erreur reviendrait en faitnouveau ici à considérer les outils des Communs 940 comme des Communs alors qu'ils ne sont que des traces posées là et dont 941 la réelle valeur d'usage n'existe qu'augmentés d'une communauté et de 942 règles de gouvernance. 943 944 Si on ne parvient pas à cela et que nous attendonsest donc : une valeur 945 supplémentaire de l'outil nous pourrions néanmoins imaginer fixer un 946 niveau de contribution à partir duquel nous considérerons la production 947 comme pouvant être sincèrement misefois nos communs en 948 partage. Mais cela nécessite de 949 fixer un seuil de contribution pouvant être atteint par un contributeur 950 ou par l'addition de contribution différentes pour ne pas tomber dans 951 une logique de monopole ou de vachesécurité, sur quelles richesses sommes-nous 952 prêts à lait. Cela permettrait de 953 sanctuariser le partage des ingrédients du commun comme un précepte 954 fondamental tout en n'écartant pas la réalité du coût qui sous-tend leur 955 production. Une licence une "SoonCommons"lâcher prise pour en 956 quelque sorte, comme une 957 manière de revendiquer le partage sincère comme un objectiffaire don à attein 958 dre 959 le plus rapidement possible.ceux avec qui nous coexistons ? 960 ::: 961 962 ::: {#survivre-au-monde-qui-seffondre{#des-lisières-pour-que-sancre-le-romantis 963 me .section .level1} 964 Survivre au monde qui s'effondre 965 ================================ 966 967 Ce raisonnement présente toutefois un risque certain : celui de tomber 968 dans une forme de romantisme en pensant que nos lisières pourront 969 s'entretenir seules. 970 971 D'une part il faut protéger juridiquement les outils que l'on y partage.level2} 972 973 Des lisières, pour éviter toute prise de pouvoir sur cet espace qui doit conti 974 nuer à 975 relier les mondes, via des licences qui garantissent à jamais leur 976 partage. Il faut en parallèle mettre en place des modalités de 977 gouvernance qui en assurentque s'ancre le respect à travers la détection des 978 dérives (qui peut être assumée collectivement) et par la régulationromantism 979 e 980 -------------------------------------------- 981 982 Au sein des dérives detectées (qui peut être assumé parcommuns de capabilità 983 ©s, nous affirmons le pouvoir judiciaire). Si 984 l'outil sincèrement partagé ne doit pas véhiculer notre intentionsens politiq 985 ueou éthique, il ne faut pas pour autant s'interdire de 986 poser 987 des limites à l'acceptable. En revanche ce n'est pas à la communauté 988 seule de définirnotre action, nous nous préservons des règles éthique qui s' 989 appliquent en dehors de son 990 Commun, c'est le travail législatifennemis du monde auquel nous 991 aspirons. C'est un espace qui doit continuer à traduire les 992 limites collectives consenties par l'ensemble des communautés en 993 présence. 994 995 D'autre part, si le Commun ne revendique plus de droit d'usage supérieur 996 aux autres sur les outils qu'ils partagent, alors il faut assurer des 997 modalités collectives de préservation de ces ressources « posées là ». 998 Or cemérite légitimement d'exister. À 999 l'inverse, la lisière constitue l'incarnation du lien que nous 1000 pouvons imaginer,entretenons avec ces ennemis potentiels, car c'est qu'une trace 1001 laissée qui 1002 n'intéresse personne à un moment donné risque de disparaître. Il est dés 1003 lors vital que de multiples structures émergent pour assurer la 1004 pérennité de tous les outils produits, qu'ils soient utiles sur le 1005 moment ou non, afin de pouvoir en disposer au moment opportun.C'estl'espace où 1006 nous 1007 suspendons nos jugements et où nous adoptons une des fonction régaliènes qui 1008 incombent à l'humanité. C'estécoute transformative, 1009 rendue possible parexemple le rôlefait de la fonction d'archive assumée par la 1010 BNF, mais également par des 1011 structures privées comme FlickR surdisposer d'un lieu où nous nous sentons 1012 en sécurité. Se préserver des images placées sous licence 1013 libre, par github pourpassagers clandestins n'est compatible 1014 avec le code informatique ou encore parcaractère inclusif des Communs 1015 tels wikipedias. C'est la diversité des structures qui s'impliqueront 1016 dans ce devoircommuns de conservation qui préservera nos outils surcapabilités 1017 qu'à la durée, 1018 même si on peut croire légitimement que les Communs ont des capacitésconditio 1019 n 1020 de résilience plus fortes. 1021 1022 Au delà des ressources partagée, c'estsanctuariser des humainsespaces où les 1023 rencontres restent possibles. La 1024 privatisation, les brevets et les limites mises au partage sont autant 1025 de barrières quelaissera derrière 1026 lui le monde qui s'effondre dont il faut prendre soin. Si nous réussissons à b 1027 âtir des communs dans lesquels il fait bon vivremettons entre nous et le reste 1028 du monde. 1029 1030 Chaque fois que nous lâchons suffisamment prise sur nos outils pourpuisons dans 1031 ce que nous aménageravons vécu en dehors des 1032 lisières, encore faut il qu'il reste d'autres écosystème avec qui y 1033 entrercommuns pour en relation. Les humains qui résultent du capitalisme ont pr 1034 is 1035 l'habitude de se faire utiliser parremodeler les outils qui leur sont offert et 1036 ne comprennent pas le fonctionnement de cette société malade. Ils 1037 développent des posturesarchitectures, nous les nourrissons de 1038 consommation qui se traduisenttraces rendues disponibles par d'autres. Chaque fo 1039 is que ce processus 1040 opère, les communs s'ancrent un rapport de soumissionpeu plus au monde et sont 1041 plus à la société sur laquelle ils n'ontmême 1042 d'y accueillir une diversité toujours plus prise. Le 1043 capitalisme produitgrande, d'entrer en lien avec 1044 des humains tristes et hermétiquesentités qui ne trouventsont toujours plus le 1045 chemindifférentes. 1046 1047 Nous manquons de leurs lisières. Comme il y a moinsces chemins de porosité ent 1048 re 1049 les communautés, la relation à l'autre ne peut être que plus violente. 1050 1051 C'est a cette endroit que j'identifie le principal levier pour des 1052 Communstraverse, nous manquons de capabilité : il faut imaginer des médiations 1053 qui permettent 1054 aux humainslieux 1055 intermédiaires, nous manquons profondément d'une forme inconditionnelle 1056 d'amour. Nous avons besoin de lisières fertiles, nous avons besoin 1057 d'espaces où laisser des traces, nous avons besoin d'oser en laisser. 1058 Nous devons tous reprendre prise sur le monde qui lesnous entoure, de sepour 1059 nous sentir suffisamment utiles pour rejoindre des Communs,communs, ou 1060 suffisamment capables pour construire des modes d'organisation 1061 différents ouet, en tous cas, suffisamment précieux pour laisserà leur tour l 1062 eurs traces. Telles les 1063 bibliothèques, nos lisières ne seront que des traces fossilisées du 1064 passé si elles consistent en des lieux déshumanisés, un dispositif de 1065 médiation se pense autour d'un café, dans un lieu habité, pas sur une 1066 étagère. Les Communs ont besoin de bibliothécaires, de documentalistes, 1067 d'animateurs, non pas seulement en leur sein, mais là où sont les gens, 1068 car avant d'assurer le développement de leur propres communautés, leur 1069 défi majeur est de disposer d'humains avec qui entrer en relation. 1070 1071 Il faut donner envie aux gens non pas de nous rejoindre mais de faire, 1072 pour eux même. Nous devons leur faire pétiller les papilles, les noyer 1073 sous les plaisirs de nos récits-recettes. Il faut accompagner la mise à 1074 disposition des 1075 outils que nous avons collecté et placertraces. 1076 1077 Mettons au service de récits nouveaux chaque ingrédient de nos succès. 1078 Partageons sincèrementsans condition ce qui nous fait du bien comme une invitat 1079 ion 1080 à ceux qui se détruisent. Ils dévoieront surement par moments les outils que 1081 nous avons placé au 1082 service d'une cause qui nous paraîtra plus noble. 1083 1084 Ils feront leur propre chemin, mais gageons que, si elle est risquée, 1085 c'est la seule voie possible. 1086 1087 Nous ne pouvons nous satisfaire d'un palais d'argent que nous ne sommes 1088 de toute manière pas en mesure de défendre, ilIl est temps d'avoir foi en l'hu 1089 mainl'humain, car 1090 c'est la seule option qui laisse entrevoir une issue non-violentenon violente au 1091 x 1092 défis qui se posent à nous. 1093 1094 Je côtoie parfois des humains qui ne me ressemblent pas, qui 1095 n'ambitionnent rien de ce que j'estime être souhaitable pour l'humanité. 1096 Notre raison analytique estMais ce n'est que lorsque j'arrive à lâcher prise s 1097 ur ce que je 1098 souhaiterais faire d'eux que nous entrons réellement en relation, et que 1099 nous posons les bases de ce qui deviendra peut-être un carcan, l'utopie estjour 1100 des 1101 « identités-relation » fécondes. 1102 1103 Si je ne laisse pas de traces, je n'habite pas le bélier.monde ; je me content 1104 e 1105 de le former à mon image. 1106 1107 Voici donc une trace. 1108 1109 >« Ceux qui pensent arrêter leur regard sur l'horizon et se bornent à 1110 > regarder ce qu'on voit, ceux qui revendiquent le pragmatisme et 1111 > tentent de faire seulement avec ce qu'on a, n'ont aucune chance de 1112 > changer le monde... Seuls ceux qui regardent vers ce qu'on ne voit 1113 @@ -615,65 +627,235 @@ Notre raison analytique est un carcan, l'utopie est le bà 1114 ©lier. 1115 > que nous ne voulons pas, ce qu'il faut absolument changer... Mais ce 1116 > qui doit venir, ce que nous voulons, le monde totalement autre, 1117 > nouveau, seul notre regard intérieur, seule l'utopie en nous, nous le 1118 > montrent. » Henri Lefebvre\[...\] Notre raison analytique est un carcan, l'ut 1119 opie est 1120 > le bélier (Henri Lefebvre, cité dans Ziegler 1121 > [([2007](#ref-ziegler2007empire), 42‑43)]{.citation 1122 > data-cites="ziegler2007empire"}). 1123 1124 ![ ](media/SP1424-img1.png) 1125 ::: 1126 1127 ::: {#retour-sur-le-processus-décriture .section .level2} 1128 Retour sur le processus d'écriture 1129 ---------------------------------- 1130 1131 L'écriture de ce texte s'est faite à travers un processus que j'ai 1132 souhaité pouvoir expérimenter dès que l'on me l'a proposé. En ouvrant un 1133 dossier à des non-chercheurs, en proposant des annotations publiques à 1134 l'écrit avant sa publication et en s'attachant à mettre à disposition un 1135 cadre sécurisant pour que j'accepte de m'exposer, l'équipe de Sens 1136 Public derrière ce dossier m'a fait cadeau d'une expérience très 1137 particulière. 1138 1139 J'ai eu quelques difficultés dans cet exercice. D'abord, pour réussir à 1140 accepter de partager une première version en friche, qui était déjà trop 1141 lacunaire à mes yeux, et que j'allais en plus devoir soumettre au regard 1142 de relecteurs que j'estime et dont j'ai plaisir à lire les écrits. J'ai 1143 eu la chance à cette étape de bénéficier de retours patients, 1144 attentionnés, bienveillants, mais sans concession. Ensuite, quand il m'a 1145 fallu rebondir et prendre en compte des retours, ce qui a nécessité une 1146 digestion, un lâcher-prise et un recul qui m'ont pris six mois. Me 1147 plonger dans des références à côté desquelles j'étais passé pour 1148 corriger un point de vue, supprimer des éléments faisant l'objet de 1149 désaccords de fond auxquels je n'avais pas le temps de répondre de 1150 manière satisfaisante, réorganiser les idées... tout cela a été assez 1151 laborieux. 1152 1153 Le résultat est finalement beaucoup moins critique que ce à quoi 1154 j'aspirais initialement, les premiers retours ayant sapé une partie de 1155 mes certitudes, et apaisé la colère qui avait été mon moteur premier. 1156 Une fois effacés les effets de style, restait le fond, et j'ai été 1157 confronté à des contradictions profondes entre mes pratiques et ce que 1158 je défendais. Impossible alors de continuer à poser un jugement sur 1159 certains choix de *commoners*, alors que je me retrouvais face à mes 1160 propres pratiques, finalement pas si différentes par certains aspects. 1161 1162 Pour ces mêmes raisons qui l'ont rendue difficile, ce fut tout autant 1163 une expérience enrichissante, qui m'aura donné la chance de revenir sur 1164 ma copie en disposant de regards attentifs, éclairés et bienveillants. 1165 Et de déconstruire par moi-même certaines de mes convictions profondes à 1166 travers ces critiques. C'est un temps et des attentions précieuses dont 1167 on ne dispose pas quotidiennement. 1168 1169 Le résultat est donc bien différent de mon intention initiale, et je 1170 vous invite, si cela vous intéresse, à consulter [la première version 1171 soumise à 1172 relecture](https://via.hypothes.is/https://stylo.ecrituresnumeriques.ca/api/v1/h 1173 tmlArticle/5bfd580e560a91001754d4f7?preview=true), 1174 la seconde moitié du texte ayant été quasi intégralement réécrite ou 1175 réagencée. 1176 1177 Ce texte m'apparaît bien insuffisant, car je sais qu'il laisse en 1178 suspend des questions qui mériteraient d'être développées : pourquoi 1179 j'estime qu'il est possible de dissocier les commun de leurs outils, 1180 pourquoi je pense que les risques perçus au partage inconditionnel par 1181 un grand nombre de communautés sont surévalués... et plein d'autres 1182 choses qu'il m'a fallu lâcher pour ne pas m'engager dans un travail de 1183 recherche dont je ne suis pas capable en ce moment. 1184 1185 Je laisse donc un texte très imparfait, dont j'ai conscience des biais. 1186 Loin d'être scientifique, il est le véhicule de mes intuitions, mais 1187 m'en contenter pour le moment et le laisser en l'état me permettent de 1188 me projeter sur d'autres sujets : explorer des exemples concrets de 1189 relations d'apparence féconde qui peuvent exister entre communs et 1190 structures capitalistes -- j'aimerais explorer la relation entre 1191 OpenStreetMap et la *startup* Géovélo ; faire évoluer collectivement la 1192 conception que nous avons au sein du réseau de formateurs d'Animacoop -- 1193 j'aimerais explorer la possibilité de décider collectivement de hisser 1194 certaines de nos productions dans un domaine public volontaire ; et 1195 commencer à placer mes productions passées dans un domaine public 1196 volontaire -- j'aimerais placer ce que j'ai écrit jusqu'ici sous licence 1197 CC0. 1198 ::: 1199 1200 ::: {#remerciements .section .level2} 1201 Remerciements 1202 ------------- 1203 1204 Un grand merci à toutes celles et ceux qui ont contribué à cette 1205 aventure que ce soit à l'occasion d'échanges oraux, d'annotations, de 1206 révisions ou pour avoir initié ce dossier ouvert aux non-chercheurs. 1207 1208 La vertu principale de votre regard aura été de me permettre de passer 1209 d'un texte jugeant à une expression plus apaisée de mes intuitions, et 1210 de parvenir à aller au bout de cette écriture, qui me semblait jusque-là 1211 inaccessible. 1212 1213 Pour ne citer que celles et ceux ayant contribué à la dynamique 1214 d'annotations et de révisions : Julie Francoeur, Sylvia Fredriksson, 1215 calimaq, XavCC, Nicolas Sauret et Maïa Dereva. 1216 1217 [À la demande de l'auteur, ce texte est sous licence [CC0 1218 1.0](https://creativecommons.org/publicdomain/zero/1.0/deed.fr), et 1219 appartient donc au Domaine Public.]{.note} 1220 ::: 1221 1222 ::: {#bibliographie .section .level1}.level2 .unnumbered} 1223 Bibliographie 1224 ============= 1225 1226 - .Mémoire - Des wikis et des hommes------------- 1227 1228 ::: {#refs .references} 1229 ::: {#ref-arendt1972systeme} 1230 Arendt, Hannah. 1972. *Le système totalitaire : Les origines du 1231 totalitarisme*. Paris : Éditions du Seuil. 1232 ::: 1233 1234 ::: {#ref-viola_il_2013} 1235 Bao, Vialo. 2013. « Il n'existe pas de paysage sans ombres. De la 1236 philosophie de la relation d'Édouard Glissant ». *Sens Public*. 1237 <https://via.hypothes.is/http://www.sens-public.org/IMG/pdf/SensPublic_VBao_Il_n 1238 _existe_pas_de_paysage_sans_ombres.pdf>. 1239 ::: 1240 1241 ::: {#ref-bataille_ebook} 1242 Bataille, Gatien. s. d. « Ebook CoopTic :imaginaire collaboratif et 1243 médiations archipéliques, DOLLET Emmanuel, 1244 [http://www.lilianricaud.com/travail-en-reseau/wp-content/uploads/2011/11/do 1245 llet-2014-memoire-wiki-et-hommes.pdf](https://via.hypothes.is/http://www.lilianr 1246 icaud.com/travail-en-reseau/wp-content/uploads/2011/11/dollet-2014-memoire-wiki- 1247 et-hommes.pdf) 1248 - Les réseauxreseaux qui durent sont 1249 ensous licence CC BY SA - Gatien Bataille 1250 \[http://ebook.coop-tic.eu/francais/wakka.php?wiki=LesReseauxQuiDurentSontSo 1251 usLicenceCcBy\] 1252 - .LaSA ». 1253 <http://ebook.coop-tic.eu/francais/wakka.php?wiki=LesReseauxQuiDurentSontSousLic 1254 enceCcBy>. 1255 ::: 1256 1257 ::: {#ref-calimaq_defense_2012} 1258 calimaq. 2012. « Défense et illustration de la clause non-commerciale ». 1259 <https://scinfolex.com/2012/10/19/defense-et-illustration-de-la-clause-non-comme 1260 rciale/>. 1261 ::: 1262 1263 ::: {#ref-coopcycle_coopcycle_2018} 1264 Coopcycle. 2018. « CoopCycle : une licence pour valoriser le travail des 1265 communs ». *Club de Mediapart*. 1266 <https://blogs.mediapart.fr/coopcycle/blog/261018/coopcycle-une-licence-pour-val 1267 oriser-le-travail-des-communs>. 1268 ::: 1269 1270 ::: {#ref-dereva_reciprocite_2016} 1271 Dereva, Maïa. 2016. « La réciprocité dans les communs : comment 1272 modéliser le cas par cas ? » 1273 <http://maiadereva.net/la-reciprocite-dans-les-communs-comment-modeliser-le-cas- 1274 par-cas/>. 1275 ::: 1276 1277 ::: {#ref-dorismond2009creolisation} 1278 Dorismond, Edelyn. 2009. « Créolisation de la politique, politique de la 1279 créolisation ». *Sens Public*, náµ’ 3:137‑46. 1280 ::: 1281 1282 ::: {#ref-dorismond_comment_2013} 1283 Dorismond, Edelyn. 2013. « Comment Deleuze et Derrida voyagent dans la 1284 pensée glissantienne de la créolisation ». *Rue Descartes* n° 78 1285 (2):34‑47. 1286 <https://www.cairn.info/revue-rue-descartes-2013-2-page-34.htm?contenu=resume>. 1287 ::: 1288 1289 ::: {#ref-dorismond_creolisation_2014} 1290 Dorismond, Edelyn. 2014. « La créolisation de la politique, la politique 1291 de la créolisation : penser un « im-pensé » dans l'Å“uvre d'Edouard 1292 Glissant ». *Sens Public*. 1293 <http://www.sens-public.org/article1089.html>. 1294 ::: 1295 1296 ::: {#ref-glissant_entretien_2007} 1297 Glissant, Edelyn 1298 Dorismond, 1299 [http://www.sens-public.org/article1089.html](https://via.hypothes.is/http:/ 1300 /www.sens-public.org/article1089.html) 1301 - .Comment DeleuzeÉdouard. 2007. « Entretien L'Humanité, 6 Février 2007 r 1302 éalisé 1303 par Rosa Moussaoui et Derrida voyagent dans la pensée glissantienne de 1304 la créolisation, Edelyn Dorismond, 1305 [https://www.cairn.info/revue-rue-descartes-2013-2-p-34.htm](https://via.hyp 1306 othes.is/https://www.cairn.info/revue-rue-descartes-2013-2-p-34.htm) 1307 - .L'archipel,Fernand Nouvet ». 1308 <https://dicocitations.lemonde.fr/reference_citation/116940/Entretien_L_Humanite 1309 _6_Fevrier_2007_realise_par_Rosa_Moussaoui_et_Fernand_Nouvet.php>. 1310 ::: 1311 1312 ::: {#ref-youtube} 1313 Glissant, Édouard, et Laure Adler. 2004. « L'invitation au voyage ». 1314 Traduit par Emmanuel Dollet. Youtube. 2004. 1315 <https://youtu.be/htIto1xtYBw?t=370>. 1316 ::: 1317 1318 ::: {#ref-claude_larchipel_2017} 1319 Henry, Claude. 2017. « L'archipel, une notion dont le temps est venu, Claude H 1320 enry 1321 [http://www.lesconvivialistes.org/debats/96-l-archipel-une-notion-dont-le-te 1322 mps-est-venu](https://via.hypothes.is/http://www.lesconvivialistes.org/debats/96 1323 -l-archipel-une-notion-dont-le-temps-est-venu) 1324 - .Il n'existe pas de paysage sans ombre, De la philosophie de la 1325 relation dans l'oeuvre d'Edouard Glissant, Viola Bao 1326 [http://www.sens-public.org/IMG/pdf/SensPublic\_VBao\_Il\_n\_existe\_pas\_de 1327 \_paysage\_sans\_ombres.pdf](https://via.hypothes.is/http://www.sens-public.org/ 1328 IMG/pdf/SensPublic_VBao_Il_n_existe_pas_de_paysage_sans_ombres.pdf) 1329 - .Défensevenu ». 1330 <http://www.lesconvivialistes.org/debats/96-l-archipel-une-notion-dont-le-temps- 1331 est-venu>. 1332 ::: 1333 1334 ::: {#ref-illich1973convivialite} 1335 Illich, Ivan, Luce Giard, et illustrationVincent Bardet. 1973. *La convivialité 1336 *. 1337 Paris : Éditions du Seuil. 1338 ::: 1339 1340 ::: {#ref-lalande_compostabilite_2018} 1341 Lalande, Romain, et Laurent Marseault. 2018. « La compostabilité : pour 1342 un écosystème de projets vivaces ». *VECAM*. 1343 <https://vecam.org/la-compostabilite-pour-un-ecosysteme-de-projets-vivaces>. 1344 ::: 1345 1346 ::: {#ref-bill2013introduction} 1347 Mollison, Bill. 2013. *Introduction à la clause non-commerciale, Lionel 1348 Maurel, 1349 [https://scinfolex.com/2012/10/19/defense-et-illustration-de-la-clause-non-c 1350 ommerciale/](https://via.hypothes.is/https://scinfolex.com/2012/10/19/defense-et 1351 -illustration-de-la-clause-non-commerciale/) 1352 - .\_La réciprocité dans les communspermaculture*. Passerelle Eco. 1353 ::: 1354 1355 ::: {#ref-noauthor_rapport_2019} 1356 Open Food Facts. 2019. « Rapport d'activité 2018 : comment modéliser le cas 1357 par 1358 cas ? Maïa Dereva,\_ 1359 [*http://maiadereva.net/la-reciprocite-dans-les-communs-comment-modeliser-le 1360 -cas-par-cas/*](https://via.hypothes.is/http://maiadereva.net/la-reciprocite-dan 1361 s-les-communs-comment-modeliser-le-cas-par-cas/) 1362 - .\_Les récits-recettes de Colporterre,\_ 1363 [*http://www.collporterre.org/wakka.php?wiki=NosrecitsRecettes*](https://via 1364 .hypothes.is/http://www.collporterre.org/wakka.php?wiki=NosrecitsRecettes) 1365 - .\_Laun grand tournant 1366 pour Open Food Facts ! » 1367 <https://fr.blog.openfoodfacts.org/news/rapport-d-activite-2018-un-grand-tournan 1368 t-pour-open-food-facts>. 1369 ::: 1370 1371 ::: {#ref-richardet_cantine_2016} 1372 Richardet, Paul. 2016. « La Cantine Numérique ou le paradoxe de la place 1373 vide, Paul 1374 Richardet,\_ 1375 [*https://medium.com/paul-r/la-cantine-num%C3%A9rique-ou-le-paradoxe-de-la-p 1376 lace-vide-57c8fb25fb1e*](https://via.hypothes.is/https://medium.com/paul-r/la-ca 1377 ntine-num%C3%A9rique-ou-le-paradoxe-de-la-place-vide-57c8fb25fb1e) 1378 - .\_CoopCycle, une licence pour valoriser le travail des Communs,\_ 1379 [*https://blogs.mediapart.fr/coopcycle/blog/261018/coopcycle-une-licence-pou 1380 r-valoriser-le-travail-des-communs*](https://via.hypothes.is/https://blogs.media 1381 part.fr/coopcycle/blog/261018/coopcycle-une-licence-pour-valoriser-le-travail-de 1382 s-communs) 1383 - .\_La compostabilité, pour un écosystèmevide ». *Medium*. 1384 <https://medium.com/paul-r/la-cantine-num%C3%A9rique-ou-le-paradoxe-de-la-place- 1385 vide-57c8fb25fb1e>. 1386 ::: 1387 1388 ::: {#ref-benjamin2018art} 1389 Roux, Benjamin. 2018. *L'art de projets vivaces, Romain 1390 Lalande / Laurent Marseault,\_ 1391 [*https://vecam.org/La-compostabilite-pour-un-ecosysteme-de-projets-vivaces* 1392 ](https://via.hypothes.is/https://vecam.org/La-compostabilite-pour-un-ecosysteme 1393 -de-projets-vivaces) 1394 1395 \_ \_ 1396 1397 1https://scinfolex.com/2018/07/28/reinvestir-les-communs-culturels-en-tant-que-c 1398 ommuns-sociaux/\#\_Toc517446826 1399 1400 2 https://youtu.be/htIto1xtYBw?t=370 → Retranscription par Emmanuel 1401 Dollet -- CC by SA 1402 1403 3http://www.lilianricaud.com/travail-en-reseau/une-collection-de-ressources-sur- 1404 les-rencontres-creatives-et-participatives/ 1405 1406 4Lesconter nos expériences collectives : 1407 faire récit à l'heure du storytelling*. Paris : Éditions du commun. 1408 ::: 1409 1410 ::: {#ref-ziegler2007empire} 1411 Ziegler, Jean. 2007. *L'Empire de la honte*. Paris : Fayard. 1412 ::: 1413 ::: 1414 ::: 1415 1416 ::: {.section .footnotes} 1417 1418 ------------------------------------------------------------------------ 1419 1420 1. ::: {#fn1} 1421 Les récits-recettes développés par Colporterre en sont d'excéllents 1422 exemples 1423 1424 5http://www.editionsducommun.org/lart-de-conter-nos-experiences-collectives-fair 1425 e-recit-a-lheure-du-storytelling-benjamin-roux/ 1426 1427 6http://www.seuil.com/ouvrage/la-convivialite-ivan-illich/9782757842119 1428 1429 7L'institutd'excellents 1430 exemples : 1431 <https://www.collporterre.org/wakka.php?wiki=NosrecitsRecettes>[↩](#fnref1 1432 ){.footnote-back} 1433 ::: 1434 1435 2. ::: {#fn2} 1436 Il y a quelques années, l'Institut Godin esquissaitd'ailleurs un (timide) p 1437 as 1438 en ce sensil y 1439 a quelques années en définissant trois angles de diffusion caractérisant 1440 l'innovation sociale 1441 https://www.avise.org/sites/default/files/atoms/files/20140204/201301\_InstitutG 1442 odin\_ISPratiquesSolidaires.pdfsociale : 1443 <https://www.avise.org/sites/default/files/atoms/files/20140204/201301_Insti 1444 tutGodin_ISPratiquesSolidaires.pdf>[↩](#fnref2){.footnote-back} 1445 ::: 1446 :::