1 diff --git a/version1.txt b/SP1424.txt
    2 index 08ec8ce..bbec128 100644
    3 --- a/version1.txt
    4 +++ b/SP1424.txt
    5 @@ -1,330 +1,357 @@
    6 Régulièrement, je ressens un décalage entre l'intention de bien vivre
    7 affichée par les communs et le surmenage latent de leurs contributeurs.
    8 Je perçois aussi une dissonance profonde entre un désir de diversité d'un
    9 cotépartage et
   10 volonté de voir émerger un monde qui ne soit fait que de Communs
   11 de l'autre.certaines réutilisations vécues comme illégitimes. Et je suis
   12 globalement mal à l'aise quand j'entends, à
   13 plusieurs reprises durant cette année 2018,j'entends que les Communscommuns ont
   14  un
   15 enseignement plus transversal que les autres à apporter aux autres
   16 mouvements.
   17 
   18 Aussidifférents
   19 mouvements -- ce qu'il m'est arrivé d'entendre à plusieurs reprises
   20 cette année.
   21 
   22 Aussi, je m'interroge sur la portée des nombreux récits qui entourent
   23 les Communs, et jecommuns. Je me demande si les Communscommuns ne se la raconter
   24 aientracontent pas un peu
   25 à ne s'écrire que pour eux même ?eux-mêmes. Je me questionne sur la capacitÃ
   26 © des
   27 Communscommuns à offrir leurs récits à l'humanité sans chercher uniquement
   28 à la dominer ;laisser des traces dans l'humanité, au-delà de leur seule
   29 communauté ; sur leur aptitude à s'imprégner eux-mêmeeux-mêmes des myriade
   30 s
   31 d'autres expériences significatives qui habitent le monde.
   32 
   33 Depuis trois ansquatre ans, je vois émerger de nouvelles modalités de partage,
   34 qui placent la réciprocité au cœur de leur fonctionnement et qui
   35 permettraient, en évitant l'accaparement de leurs énergiesleur énergie par le
   36 s
   37 capitalistes qui assèchent notre planète et ses humains, d'amener les
   38 Communscommuns àpouvoir mieux faire face à cesleurs ennemis et à se développ
   39 er.
   40 
   41 Je conviens sans réserve qu'il est vital pour les Communscommuns de se
   42 préserver d'unface à un modèle qui tend à les aspirer au fur et à mesure
   43 qu'il s'écroule. Je refuse en revanche de croire que les récitsrécits, et plu
   44 s
   45 généralement les outils auxquels les communs font appelles Communs pour se bâ
   46 tirs'écrire,
   47 leur appartiennent.appartiennent exclusivement. Et j'aime à croire que les Comm
   48 unscommuns se
   49 fabriquent encoredéveloppent dans leur relation au monde
   50 qui les entourent et qu'ils doiventmonde, en lui restituer intégralement et san
   51 s
   52 conditionsrestituant les connaissancestraces
   53 des architectures créolisées qui s'yqu'ils construisent. Par ce récit de mes 
   54 pérégrinations, j'espère vous amener avec moi
   55 jusqu'àNous devrions dès lors
   56 veiller à ce constat, dans l'attente de bénéficierque les communautés qui dÃ
   57 ©frichent des possibles n'érigent
   58 du même coup des stratégies de vos regards sur la
   59 question.protection qui les enferment.
   60 
   61 C'est sur la conclusion d'Edelyn Dorismond
   62 [([2009](#ref-dorismond2009creolisation))]{.citation
   63 data-cites="dorismond2009creolisation"}, qui publiait dans
   64 sensa publié à Sens public un
   65 article intitulé « Créolisation*Créolisation de la politique, politique de l
   66 a
   67 créolisation »créolisation*, que je finis d'introduire cette tentative
   68 :tentative :
   69 
   70 >« La politique devra être l'organisation qui permettra aux individus> de
   71 > se déplacer, de passer. L'autorité sera la capacité de permettre> aux
   72 > citoyens de passer sans qu'ils soient sanctionnés pour leur> origine,
   73 > d'être des passeurs entre les origines ouvertes et> disponibles à tous
   74 > ceux qui veulent recréer leurs visions du monde en> se ressourçant dans
   75 > celles des autres. »autres [(Dorismond
   76 > [2009](#ref-dorismond2009creolisation))]{.citation
   77 > data-cites="dorismond2009creolisation"}.
   78 
   79 ::: {#politiser-la-définition-dostrom-par-la-notion-de-capabilité{#politiser-l
   80 a-définition-dostrom-par-la-notion-de-capabilités .section .level1}.level2}
   81 Politiser la définition d'Ostrom par la notion de capabilité
   82 ============================================================« capabilités »
   83 
   84 -----------------------------------------------------------------
   85 
   86 Nous sommes habitués à considérer les Communscommuns à travers le triptyque
   87 proposé par Ostrom :Ostrom : une communauté*communauté* qui s'organise autou
   88 r d'une
   89 ressource*ressource* en établissant ses propres règles de gouvernance. Cette v
   90 ision
   91 des Communs*gouvernance*. On peutse voir
   92 reprocher à cette vision des communs sa neutralité :neutralité ; elle se con
   93 tente de
   94 définir les conditions de durabilité de la ressource dans le temps.
   95 
   96 Les règles fixées permettent-ellepermettent-elles le développement d'une comm
   97 unauté
   98 inclusivede communautés
   99 inclusives et diversifiée ?diversifiées ? Quelle est la finalité du groupe h
  100 umaindes groupes humains
  101 qui s'organises'organisent en collectif ?collectif ? La gouvernance de la resso
  102 urcedes ressources en
  103 permet ellepermet-elle l'accès à ceux qui en ont besoin ?besoin ? La définit
  104 ion des Communscommuns
  105 par Ostrom nese pose aucune de ces questions, son objet étant avant tout
  106 de démonterdéconstruire le mythe d'unede l'inéluctable tragédie des Communs 
  107 inéluctablecommuns et de
  108 démontrermontrer la possibilité d'une gouvernance solide en dehors de la duali
  109 té
  110 état/marché.État/marché.
  111 
  112 En 2017, Geneviève Fontaine vient adjoindrea adjoint une couleur politique huma
  113 niste à
  114 la définition d'Ostrom à traversle développement de la notion de « Communs«
  115  communs de
  116 capabilité ». Soncapabilités ». Le travail de Fontaine consiste notamment e
  117 n
  118 une description deà décrire des
  119 critères additionnelsà ceux développés par Ostrom, qui proposentpermettent d
  120 'observer les Communscommuns sous le
  121 prisme de leur pouvoir d'empowerment.d'*empowerment*. On dispose désdès lors d
  122 'une grille
  123 de lecture tenant compte à la fois de la place des humains dans la
  124 gouvernance des Communscommuns et de la nature de leurs aspirations :aspirations
  125  : accès,
  126 modalités de décision, diversité des contributeurs, caractère inclusif
  127 des règles établies, motivations des communautés, etc. Au cours de la
  128 communauté, etc.même période, Simon Sarazin a proposé, avec le collectif Uni
  129 sson, [une
  130 grille de lecture
  131 complémentaire](http://unisson.lescommuns.org/tableau-des-ingredients/)
  132 pour interroger le caractère « libre » des communs en les observant à
  133 travers différents prismes d'analyse à six « briques » distinctes, à
  134 même de compléter l'analyse de Fontaine.
  135 
  136 J'aurais tendance à penser que les Communscommuns s'articulent alors plusdavant
  137 age autour
  138 d'une finalité qu'autour d'une ressource :de finalités que de ressources : si
  139  la préservation de l'accès dans le
  140 temps à la ressourcedes ressources est souvent au cœur des Communs, la
  141 ressource peutcommuns, les ressources
  142 peuvent aussi être produiteproduites après coup comme un moyen du Commun*moyen
  143 s* et nonplus comme
  144 son objectif. Ainsi*objectifs*. De même, nous pourrions aussi bien dire que la 
  145 communauté
  146 d'un jardin partagé se réunisréunit autour d'une finalité (par exemple « do
  147 nnerexemple,
  148 « donner accès aux habitanthabitants du territoire à une alimentation
  149 auto-produite »),autoproduite »), la terre fertile n'étant qu'une ressource 
  150 utile à ce
  151 dessein.
  152 
  153 Lionel Maurel questionne avec bien plus de profondeur la place
  154 de la ressource dans le Commun quand il invite à « réinvestir les
  155 communs culturels en tant que communs sociaux *1* ».
  156 
  157 Le travailLes travaux deGeneviève Fontaine faitet d'Unisson font plus qu'ajoute
  158 r des critères à
  159 ceux d'Ostrom. Complétés des critères de capabilités,Ainsi complétés, les 
  160 Communscommuns tendent à se définir par les
  161 modalités et l'intention de leur gouvernancegouvernance, plus que par la simple
  162 seule
  163 préservation d'une ressource.de ressources. C'est cette architecture de gouvern
  164 ance en
  165 mouvement vers sa finalitémouvement, et l'écosystème humain qui en résulte  166 ©sulte, qui constituent le Commun.les
  167 communs.
  168 
  169 La notion de « finalité »« finalité » représente la valeur ajoutée att
  170 endue,
  171 c'est à
  172 direc'est-à-dire la richesse que souhaitesouhaitent produire le collectif,les c
  173 ollectifs, et qui
  174 ne saurait exister àau travers des individus isolés et désorganisés.
  175 Cette valeur ajoutée peut être la préservation d'une ressource pré-existante
  176 de ressources
  177 préexistantes en dehors du Commundes communs ou une aspiration à des changemen
  178 t
  179 sociaux,sociaux ; danstous les cas c'est le Commundeux cas, ce sont les communs
  180  qui lui permetpermettent aux
  181 ressources d'exister et de se pérenniser. C'est en vue de la production
  182 de cette valeur ajoutée que le Commun
  183 produirales communs produiront ou utiliserautiliseront
  184 d'autres ressources, sous la forme d'outils placés à sonleur service.
  185 :::
  186 
  187 ::: {#des-communs-universels-aux-communs-de-la-relation .section .level1}.level2
  188 }
  189 Des communs universels« communs universels » aux communs« communs de la re
  190 lation
  191 =================================================
  192 
  193 Puisqu'ilsrelation »
  194 ---------------------------------------------------------
  195 
  196 Derrière la notion de « capabilités », Geneviève Fontaine met un mot sur
  197 la possibilité laissée à chaque individu d'accéder aux ressources des
  198 communs et d'y contribuer en fonction de ses capacités. J'aurais
  199 tendance à aller au-delà de cette première définition ; puisqu'ils
  200 s'articulent autour d'une gouvernance inclusive, les communs de
  201 capabilitécapabilités doivent parvenir à accorder ambition d'universelles amb
  202 itions d'universalité et
  203 de diversité qui s'affronte.s'affrontent. Imaginer des futurs souhaitables
  204 accessibles à toustous, mais dont les parties prenantes aspirent à des
  205 présents potentiellement incompatiblesincompatibles, constituepour eux un défi
  206  majeur. C'estdonc
  207 dans la relation des contributeurs entre euxeux, et dans la relation de
  208 la communautédes
  209 communautés à son environnement qu'il faut aussi chercherleur environnement, q
  210 ue je cherche les ingrédients
  211 constitutifs de la capabilité du Commun.des capabilités des communs.
  212 
  213 >« Je pense que plutôt que de l'universel, \[...\] je parlerais de la
  214 > relation \[...\] parce que \[...\] c'est la quantité finie de toutes
  215 > les particularités du monde, sans en oublier une seule. Et, je pense
  216 > que la relation c'est l'autre forme d'universel, aujourd'hui. C'est
  217 > notre manière à nous tous, d'où que nous venions, d'aller vers l'autre
  218 > et d'essayer \[...\] de se changer en échangeant avec l'autre, sans se
  219 > perdre, ni se dénaturer. »*2*dénaturer [(Glissant et Adler
  220 > Édouard Glissant[2004](#ref-youtube))]{.citation data-cites="youtube"}.
  221 
  222 Dans le cas des Communscommuns de capabilité,capabilités, la notion de relatio
  223 n« relation » est un
  224 indicateur intéressant :intéressant ; alors que la qualité de relation entre
  225  les
  226 contributeurs nous informe sur la gouvernance, la qualité de relation
  227 à
  228 l'écosystèmeaux écosystèmes est gage d'ancrage au monde et au territoire.aux
  229  territoires.
  230 
  231 Ce que tous les groupes humains ont de similaire, au sein de Communscommuns ou
  232 non, c'est qu'il leur est vital de produire une gouvernance qui leur
  233 permetteà toute ou partie de leurs communautés de s'accomplir. Pour ce faire, 
  234 ils s'appuient sur des outils
  235 tantôt créés par leurs soins,leur soin, tantôt repris à d'autresrepris, mai
  236 s dont l'assemblage est
  237 chaque fois inédit. Pour nous organiser, nous nous appuyons consciemment
  238 sur ceux qui ont construit avant nousnous, ou avec qui nous co-existent (lescoex
  239 istons --
  240 les fameux géants qui nous offrent leurs épaules)épaules -- mais aussi incons
  241 ciemmentaussi,
  242 inconsciemment, sur lesdes éléments culturels véhiculés par les individus
  243 et les communautés avec lesquels nous sommes en relation.
  244 
  245 Ce que produit la mise en relation consciente et inconsciente de deux
  246 cultures « valorisées« valorisées égales ou inégales »,inégales », c'
  247 est ce qu'Edouardqu'Édouard Glissant
  248 appelle Créolisation.la « créolisation ». La créolisation se distingue du
  249  métissage
  250 par l'impossibilité de distinguer les éléments constitutifconstitutifs du tou
  251 t :tout ; en
  252 relation, les traces des cultures se transformentl'une et l'autre en étant en
  253 relation pour proposer une
  254 culture nouvelle, libre de toute appartenance atavique.
  255 
  256 Avec moins de poésiepoésie, mais tout autant de justesse, les naturalistes
  257 pourraient parlentparleraient ici de lisières, qui« lisières », lesquelles
  258  constituent un espaceneutre de
  259 relation entre deux écosystèmes, et dont la caractéristique principale
  260 est d'abriter une diversité plus riche que la somme des écosystèmes en
  261 présences.présence.
  262 
  263 >« il est reconnu par les écologistes que l'interface entre deux
  264 > écosystèmes constitue un troisième système plus complexe, qui combine
  265 > les deux. Sur cette interface, des espèces des deux systèmes peuvent
  266 > coexister, et le milieu de lisière possède aussi ses formes de vie
  267 > propre, spécifiques, dans de nombreux cas » Bill Mollison[(Mollison
  268 > [2013](#ref-bill2013introduction))]{.citation
  269 > data-cites="bill2013introduction"}.
  270 
  271 Créolisation et lisières portent un enseignement similaire :similaire : la re
  272 lation
  273 rend fertile là où l'entre-soi stérilise. En effeteffet, lorsqu'il s'agit de
  274 culture(s), la présence de sa propre identité ne permet que la
  275 reproduction, chacun puisant dans l'autre pour se ré-inventerréinventer et év
  276 oluer.
  277 C'est se remémorer une règle fondamentale du vivant que d'assumer nos
  278 interdépendances, et cette interdépendance aces interdépendances ont besoin d
  279 e zones de
  280 rencontre qui permettent une mise en relation sincèrebienveillante redonnant la
  281 place à l'imprévisible.
  282 
  283 C'estÀ mon sens, c'est cet espace de possiblepossibles que doivent sanctuariser
  284  les
  285 communs de capabilité,capabilités, puisqu'ils visent ce qui est nécessairené
  286 cessaire, mais
  287 encore inexistantinexistant, et qui s'invente dans la relation du commundes comm
  288 uns à
  289 lui-mêmeeux-mêmes ou au reste du monde. Les Communscommuns ne fontalors pas un
  290  cadeau au
  291 monde en partageant leurs récits :ou leurs outils ; ils laissent
  292 simplement leur traceleurs traces dans un espace où ils puisent également pour
  293 nourrir leur propre développement.
  294 
  295 La lisière est cet espace de lâcher priselâcher-prise qui permet la prise de 
  296 contact
  297 sincère :sincère ; ni forêt ni champs, la lisière est uneun espace de non d
  298 roitnon-droit (ou
  299 de tous les droits) qui produit des solutions inédites. Dans cet espace
  300 l'intentionL'intention y
  301 laissela place à l'attention,lel'attention, le sol est emplis'emplit des traces
  302  de ceux avec qui
  303 nous sommes en relationrelation, et chacun est libre d'y laisser ses propres emp
  304 reintes.sa propre
  305 empreinte. Nous pouvons y rencontrer lesdes individus avec lesquels
  306 construire des cadres collectifs nouveauxnouveaux, ou y suivre les traces de
  307 ceux avec qui nous n'avons pas pu ou souhaité(ou souhaité) interagir. C'estCe 
  308 sont dans
  309 ces lisières que se développent des espèces nouvelles qui constituent
  310 les marges instituantes fertilisantqui fertilisent nos groupes humains.
  311 
  312 AÀ avoir cru que nous pouvions nous passer de la nature en développant
  313 des solutions indpendantesindépendantes de notre environnement, nous aboutisson
  314 s à
  315 une société qui s'effondre. Si nous nous perdonsperdions à croire queisoler l
  316 es communs
  317 pour protéger lesCommuns sont seuls à développer des réponses souhaitablesqu
  318 'ils construisent face aux défis de
  319 l'humanité, nous nous dirigeonsdirigerions vers la même forme de stérilisatio
  320 n.
  321 La grande majorité des outils produits par les communs sont duplicables
  322 en abondance ; je crois pertinent de veiller à ce qu'ils continuent à se
  323 mêler au reste du monde pour produire des kyrielles d'outils hybrides
  324 dont on ne saura déceler les composants originels.
  325 :::
  326 
  327 ::: {#contextualisées-décontextualisables-de-la-nature-des-connaissances-convi
  328 viale{#vers-des-outils-conviviaux-et-compostables .section .level1}
  329 Contextualisées, décontextualisables : de la nature.level2}
  330 Vers des connaissances conviviale
  331 ================================================================================
  332 outils conviviaux et compostables
  333 ------------------------------------------
  334 
  335 Pour fonctionner, pour assurer leur gouvernance et tendre vers leur
  336 finalité, les communs s'appuient sur des outils inédits autoproduits ou
  337 bien récupérés. En nous inspirant du vocabulaire[vocabulaire explicité par L
  338 ilian
  339 Ricaud *3*Ricaud](http://www.lilianricaud.com/travail-en-reseau/une-collection-d
  340 e-ressources-sur-les-rencontres-creatives-et-participatives/),
  341 nous pourrionspouvons identifier deux grandes famillefamilles d'outilsutiles à 
  342 la
  343 construction de la gouvernance des Communs :communs : les
  344 ingrédients et les recettes.Lesrecettes. Les ingrédients constituent l'ensembl
  345 e des
  346 connaissances, des règles, des outils numériques, des données, des
  347 formats d'animation et des méthodes d'organisation mobilisés à un moment
  348 donné par les communautés. Les recettes désignent les récits des Communs, c'
  349 est à direcommuns
  350 [(Roux [2018](#ref-benjamin2018art))]{.citation
  351 data-cites="benjamin2018art"}, c'est-à-dire la description de choix
  352 contextualisés d'agencement d'ingrédients par un Commun
  353 particulier **4**.
  354 
  355 Autour de ces connaissances, les communs qui s'écrivent laissent ainsi
  356 deux type de traces : celles à travers lesquelles ils se racontent pour
  357 eux même, et celles qu'ils laissent derrière eux, commedans un dû à
  358 l'humanité. Il affirment à travers ces dernières leur dépendance au
  359 reste du monde : ceux qui leur co-existent, ceux qui les ont précédé et
  360 ceux qui leur survivront **5**.
  361 
  362 Ces connaissances peuvent être considérées comme des outils que tout
  363 groupe humain s'approprie pour agir.contexte
  364 particulier[^1^](#fn1){#fnref1 .footnote-ref}.
  365 
  366 Si nous nous plaçons dans le cadre des Communscommuns de capabilité, alorscapa
  367 bilités, je pense
  368 que ces outils doivent se placerêtre pleinement mis au service de la volonté d
  369 e
  370 leurs utilisateurs pourleur permettre à ces derniers d'êtreacteur, à leur man
  371 ière,manière
  372 acteurs du monde qui les entoure. Ivan Illitch propose un cadre de
  373 définition de cet outil émancipateur à travers la notion d'outil convivial.d'
  374 « outil
  375 convivial ». Pour lui, l'outil convivial répond à trois critères **6** :
  376 
  377 1.critères :
  378 
  379 -   Il doit être générateur d'efficience sans dégrader l'autonomie
  380     personnelle.
  381 2.-   Il ne doit susciter ni esclaves ni maîtres.
  382 3.-   Il doit élargir le rayon d'action personnel.
  383 
  384 Dis autrement, cela signifie quepersonnel [(Illich, Giard, et
  385     Bardet [1973](#ref-illich1973convivialite))]{.citation
  386     data-cites="illich1973convivialite"}.
  387 
  388 Autrement dit, l'outil convivial ne présume d'aucun
  389 usage mais s'adaptedoit laisser présumer son usage ; il
  390 doit s'adapter à la main de l'Hommel'homme qui l'utilise pour se placermettre a
  391 useul
  392 service de son intention. Pour être convivial, l'outil ne peutdoit donc porter 
  393 aucun sens politique, n'être le réceptacle d'aucune attente
  394 économique, n'être animé d'aucune intention propre. L'outil convivial
  395 est inerte, posé là, c'est une ressource flottante qui a besoin de
  396 l'Homme pour lui donner sens et qui autorise sincèrement chacun à le
  397 modeler pour se placer sincèrement àlaisser
  398 son service.
  399 
  400 Puisqu'ils sont par essence politiques, les Communsutilisateur libre de capabili
  401 té
  402 produisent des outils marqués parlui attribuer une intention fortequi lui est p
  403 ropre,
  404 potentiellement différente de transformationl'intention à l'origine de la soci
  405 été. Puisqu'ils nesa création.
  406 
  407 Si les communs sont pas neutres, ces outils font courir« de capabilités » (
  408 et laissent donc la possibilité
  409 à chacun d'agir sur leur architecture), alors ils seront nécessairement
  410 conviviaux. Lorsque, en revanche, le risquecommun partage ses outils, ces
  411 derniers continuent à ceux quiincarner les utilisent de se laisser manipuler pa
  412 r une
  413 intentionintentions quin'est pas la leur. Les Communs de capabilité ont donc po
  414 ur
  415 devoir, lorsqu'ils mettent à disposition leurs connaissances, de laisser
  416 aux communautésanimé leur
  417 création, ce qui les réutilisentrend alors difficilement conviviaux une capaci
  418 té à continuer à
  419 s'autodéterminer entièrement et à les remodeler à leur image.fois placés
  420 dans un autre contexte d'usage.
  421 
  422 Pour partager leurs connaissances commerendre disponible à l'extérieur des out
  423 ils conviviaux qui
  424 garantissent le pouvoir d'agir de leursnouveaux utilisateurs, les Communscommuns
  425  de
  426 capabilités doivent donc rendre disponiblepartager des connaissances :
  427 
  428 -   Contextualisées, c'est à direoutils 
  429 
  430 contextualisés -- c'est-à-dire des outils qui permettepermettent à l'utilisat
  431 eur de comprendre
  432 l'intention qui a animé leur production ;
  433 -   Décontextualisables, c'est à dire-- 
  434 et décontextualisables -- c'est-à-dire des outils qui permettepermettent à le
  435 ur utilisateursl'utilisateur de s'émanciper de l'intention liée à leurau cont
  436 exte de leur production.Chaque connaissance non-conviviale impose nécessairemen
  437 t une intention à
  438 ceux qui en feront usage.
  439 
  440 Les Communs qui se racontent à travers des
  441 connaissances partagées non conviviales s'imposent alors aux autres et
  442 n'instituent pas un espace de dialogue mais un terreau propiceoutils du commun m
  443 is à l'affrontement. Celà n'enlève riendisposition en posant une condition
  444 quelconque à la nécessité pour les Communs de se
  445 raconter pour eux même, mais ces récitsce partage ne saurontpourront jamais su
  446 ffire à
  447 entrer en relation avec des humainsêtre conviviaux. Toute
  448 personne ou communauté qui leurs sont étrangers.
  449 
  450 Si elle est conviviale, la connaissance devientvoudrait s'approprier un outil au
  451  service du
  452 sens politique de ses utilisateurs sans en devenir le véhicule. C'estpour nourr
  453 ir
  454 son propre développement se retrouverait alors entravée par une
  455 trace laisséecondition sur notre passage,laquelle il n'a pas prise. L'outil con
  456 vivial, quant à lui,
  457 est inerte, posé là ; c'est une ressource posée làflottante qui a besoin de
  458 
  459 l'homme pour lui donner sens, et sur
  460 laquelle nous n'avonsqui autorise chacun à la modeler pour
  461 la mettre à son service. Il n'est rien de plus prise. Ces outils ont celaqu'une
  462  trace disponible.
  463 
  464 Comme il m'apparait contradictoire que des communs de précieuxcapabilités
  465 puissent rendre disponible un outil non convivial, je pense que leur utilisation
  466  par d'autre ne nous dépossède pasces
  467 outils doivent être disponibles à deux endroits : d'une part, au sein
  468 des communs comme élément contextuel de leur usage. Si en
  469 revanche leur usage pararchitecture, d'autre part,
  470 à l'extérieur des communs comme trace laissée au monde pour permettre à
  471 d'autres nous dépossède du sens politiquede suivre la voie proposée... ou d'e
  472 n dévier !
  473 
  474 Dans le cas contraire, on créerait des outils enfermés dans une
  475 intention originelle qui assignerait leurs utilisateurs à certaines
  476 conditions d'usage immuables. Imaginons un contributeur qui souhaiterait
  477 opérer un changement structurel à l'intérieur d'un commun (et donc un
  478 agencement différent de l'équilibre économiqueses outils) et que le reste de 
  479 notre action, c'est qu'ilsla communauté ne
  480 sontrejoindrait pas encore
  481 prêtsdans son intention. Deux choix s'offriraient alors à
  482 être partagés sincèrement aveclui : ou bien rester dans le reste du monde. P
  483 uisqu'ils
  484 reposent surcommun en subissant un mode d'organisation
  485 opérant une architecture conviviale qui évolue avec sa communauté,
  486 les Communs de capabilité doivent intégrer le lâcher priseemprise sur leursa 
  487 personne (puisqu'il aurait souhaité en
  488 sortir), ou bien sortir du commun. S'il en sortait, il s'écarterait
  489 peut-être des conditions d'usage autorisées des outils, c'est à dire leur par
  490 tage sincère, commeet en perdrait
  491 l'usufruit et l'énergie potentiellement investie.
  492 
  493 Ce constat trouve un élément constitutifécho fort dans la notion de leur rela
  494 tion au reste du monde. Il« compostabilité »
  495 développée par Laurent Marseault
  496 [([2018](#ref-lalande_compostabilite_2018))]{.citation
  497 data-cites="lalande_compostabilite_2018"} : des éléments qui ne leurpeuvent
  498 se recomposer de manière différente ailleurs constituent un mode de
  499 développement « a-naturel ». Il faut pas chercher
  500 l'inclusion dans la seule gouvernance du Commun, mais aussi dans le
  501 processus d'ouverturedès lors trouver des modalités de
  502 ses outils etpartage des productions collectives qui permettent de leurs récits
  503  au reste du
  504 monde.maximiser leur
  505 réutilisation potentielle.
  506 :::
  507 
  508 ::: {#de-la-frontière-à-la-lisière-préserver-des-marges-instituantes{#traces
  509 -et-marges-instituantes-de-la-frontière-à-la-lisière .section .level1}
  510 De.level2}
  511 Traces et marges instituantes : de la frontière à la lisière
  512 : préserver------------------------------------------------------------
  513 
  514 À ce stade, je crois deux choses à propos des marges instituantes
  515 ================================================================
  516 
  517 Pourcommuns de capabilités,
  518 tels que je les comprends. D'abord, chacun doit être libre de sortir
  519 d'un commun et de continuer à bénéficier de ses productions -- sans quoi
  520 cela donnerait à la communauté un pouvoir sur les Communsindividus à même de
  521 capabilité,limiter le consentement qui entoure leur implication. Ensuite, les
  522 connaissances (récitscommuns doivent continuer à habiter le monde, c'est-à-di
  523 re à nourrir et
  524 à se nourrir de ceux qui sont différents d'eux, mais avec lesquels ils
  525 coexistent.
  526 
  527 Pour ces deux raisons, les conditions de partage des outils des communs
  528 me semblent être un enjeu constitutif de leur résilience, de leur
  529 ancrage au monde et outils)
  530 sincèrement partagéesde leur capacité à prendre soin des individus qui
  531 les composent. Les communs de capabilités doivent laisser des traces qui
  532 constituent ainsiles empruntes décontextualisées et réutilisables de leurs
  533 outils, libres de tout nouvel usage.
  534 
  535 Pour les communs de capabilités, les outils partagés de manière
  536 inconditionnelle viennent nourrir leur lisière, seul mode d'essaimage réelleme
  537 nt capacitantde partage
  538 pleinement « encapacitant » pour ceux qui s'en saisiront.Pour
  539 sanctuariser cette lisière comme un espace qui permette la rencontre il
  540 faut en garantir la neutralité et y fixer des règles qui empêchent
  541 quiconque d'y exercer une domination. Alors que les
  542 règles pour intégrer la communautéles communautés et y évoluer appartiennen
  543 t au Commun, ce dernier n'aaux
  544 communs, ces derniers n'ont aucun droit de regard sur la fréquentation
  545 de saleur lisière et faitfont bénéficier sans condition de tout ce qu'il acce
  546 ptetoutes les traces
  547 qu'ils acceptent d'y partager. Illaisser. Ils ne metmettent aucune limite à ce 
  548 partagepartage,
  549 car la plus petite condition fixée fabriqueraitc'est une frontière prétexte Ã
  550   affrontement alors qu'il souhaite créer des zoneszone de libremise en relatio
  551 n propicesindirecte propice à la rencontre
  552 et au développement de marges instituantes **7**.instituantes.
  553 
  554 Si nous ne prenonsprenions pas soin de ces lisières, nous risquonsrisquerions d
  555 'aller
  556 vers une logique de grossissement plus que de dissémination, vers des
  557 Communs
  558 interconnectés entre eux,communs interconnectés, mais dans un silo hermétique
  559  au reste du
  560 monde.hermétique. Il est normal et
  561 vital que les Communscommuns entretiennent des relations privilégiées avec leu
  562 r
  563 archipel, c'est à direc'est-à-dire avec ceux avec qui ils construisent des
  564 identités-relation« identités-relation » conscientes. Il ne s'agit toutefo
  565 isdonc paspour autant de consacrer
  566 du temps de vie à construire avec des humains qui vont dans le sens de
  567 ce que nous cherchons à éviter. En revanche, à aucun prix les Communscommuns 
  568 de
  569 capabilités ne doivent considérer
  570 leurs connaissances et leurs récits comme réservés à quelques
  571 privilégiés identifiés car cela isoleraitnégliger l'importance de fait les C
  572 ommuns d'une
  573 partielaisser des traces
  574 visibles pour le reste du monde dans lequel ils cherchent à s'ancrer.monde.
  575 
  576 Si nous n'aménageonsn'aménagions pas ces lisières, nous nous couponscouperion
  577 s entièrement
  578 de toute rencontre fortuite, nous empêchonsempêcherions toute ré-appropriatio
  579 nréappropriation de
  580 nos connaissances par d'autred'autres, alors même que nous en revendiquons
  581 l'accès comme un droit fondamental. De la même manière que l'homme peut
  582 dialoguer avec lui-mêmelui-même, mais a besoin de l'autre pour recouvrer son
  583 identité, les Communscommuns ont besoin du reste du monde pour l'habiter
  584 vraiment,l'habiter, pour
  585 que leur apparente solitude ne devienne pas désolation. OnNous ne
  586 trouveratrouverons jamais un semblabledes semblables en celuiceux dont nous souh
  587 aitons dominerorienter
  588 l'existence.
  589 
  590 >« Même l'expérience du donné matériel et sensible dépend de mon
  591 > être-en-rapport avec d'autres hommes, de notre sens commun qui règle
  592 > et régit tous les autres sens et sans lequel chacun de nous serait
  593 > enfermé dans la particularité de ses propres données sensibles, en
  594 @@ -336,276 +363,261 @@ l'existence.
  595 > commun, qui continuera après nous comme avant, et à la continuité
  596 > duquel nous sommes inutiles, pour prendre conscience de notre
  597 > désolation, pour faire l'expérience d'être abandonnés par tout et par
  598 > tous. » Hannah Arendt,tous [(Arendt [1972](#ref-arendt1972systeme))]{.citatio
  599 n
  600 > data-cites="arendt1972systeme"}.
  601 
  602 Chaque outil non convivial impose nécessairement une intention à ceux
  603 qui en font usage. Les communs qui se racontent au travers d'outils
  604 partagés non conviviaux s'imposent alors aux autres et n'instituent pas
  605 un espace de dialogue, mais un terreau propice à l'affrontement. Cela
  606 n'enlève rien à la nécessité pour les communs de se raconter pour
  607 eux-mêmes, mais ces récits ne suffiront jamais pour entrer en relation
  608 avec des humains qui leur sont étrangers.
  609 
  610 Les outils partagés sans condition se mettent au service du sens
  611 politique de leurs utilisateurs sans devenir le véhicule de l'intention
  612 de leurs créateurs. Ce sont des traces laissées sur notre passage, une
  613 ressource posée là et sur laquelle nous n'avons plus prise. Je ne
  614 chercherais pas l'inclusion uniquement dans la gouvernance des communs,
  615 mais aussi à travers le Système Totalitaire, 1951, chapitre 4processus d'ouver
  616 ture de leurs outils et de
  617 leurs récits au reste du monde.
  618 
  619 ![ ](media/SP1424-img2.png)
  620 :::
  621 
  622 ::: {#licence-à-réciprocité-et-dérive-coercitive{#la-créolisation-en-contex
  623 te-de-domination .section .level1}
  624 Licence.level2}
  625 La créolisation en contexte de domination
  626 -----------------------------------------
  627 
  628 Pour espérer un dénouement non violent à réciprocitéla mise en relation ent
  629 re ce
  630 qui relève des communs et dérive coercitive
  631 ==========================================
  632 
  633 Plusieurs structures choisissentce qui n'en relève pas, il faudrait
  634 sanctuariser des lisières qui permettent à la créolisation de s'opérer.
  635 Édouard Glissant estime que la créolisation met en présence des cultures
  636 « estimées égales », c'est-à-dire des rapports de force équilibrés. Il
  637 reconnait toutefois que la créolisation peut aussi s'observer lorsque
  638 les individus sont liés par un rapport de domination. Il qualifie en
  639 revanche ce mode de créolisation « d'injuste », et je crois que la
  640 violence induite par un tel processus ne peut paraitre souhaitable pour
  641 des communs de capabilités.
  642 
  643 Dès lors, il devient légitime pour ces communs d'assumer qu'ils n'ont
  644 pas plus le devoir que n'importe quel autre groupe humain de nourrir
  645 leur lisière d'outils partagés sans condition. Considérant que l'état
  646 actuel des forces en présence est inégal et que l'hégémonie de
  647 « l'ennemi » ne fait aucun doute pour les communs, une telle forme de
  648 partage est, dans un grand nombre de cas, insécurisante pour les
  649 communautés. Ils ne peuvent pas s'imposer des conditions de partage
  650 subies, et le partage inconditionnel devient davantage un prisme
  651 d'observation qui permet de situer le niveau de capabilités des communs,
  652 qu'un critère déterminant pour définir ces derniers[^2^](#fn2){#fnref2
  653 .footnote-ref}.
  654 
  655 En fonction de l'outil concerné et du contexte des communautés, ces
  656 dernières pourront construire un nuancier de modalités de partage, de la
  657 plus fermée à la plus ouverte. Le domaine public volontaire (CC0)
  658 représente ici ce que j'appelle le « partage inconditionnel ».
  659 
  660 ![ ](media/SP1424-img3.png)
  661 
  662 Puisqu'à un moment donné, l'équilibre de la relation est propre à la
  663 position de chacune des cultures en présence, il est logique que les
  664 modalités de partage qui nous sécurisent varient en fonction des groupes
  665 qui nous font face. C'est pour prendre en compte cette réalité que
  666 certains communs choisissent d'expérimenter des licences « à réciprocité »
  667  pour protéger leurs productions.« à
  668 réciprocité ». Ces licences proposent une matrice qui définitautorise des
  669 usages spécifiques d'une ressource en fonction de la nature des
  670 utilisateurs concernés. L'usageutilisateurs. Par exemple, l'usage commercial sa
  671 ns contrepartie des
  672 productions peutpar exemple être réservé aux structures non-lucratives,non lu
  673 cratives, à
  674 lucrativité limité,limitée, ou contributrices au
  675 Commun.aux communs. Pour les autres,
  676 l'usage commercial peut être totalement proscrit ou bien soumis à
  677 négociation ou à contribution (financière ou autre).Les licences à réciproc
  678 ité mettent en place un partage sous condition de
  679 productions afin de préserver ce que leurs auteurs estiment être leur
  680 valeur d'usage. Ce choix de licence s'il est légitime, peut toutefois
  681 générer des enclosures et des formes de domination nouvelles.
  682 
  683 Dans un article de 2016, Maiaintitulé *La réciprocité dans les communs : com
  684 ment
  685 modéliser le cas par cas ?*, Maïa Dereva
  686 présentait brillamment[([2016](#ref-dereva_reciprocite_2016))]{.citation
  687 data-cites="dereva_reciprocite_2016"} présente les enjeux de ces
  688 licences.ce type de
  689 licence. Elle y voitalors une opportunité pour les Communscommuns et le reste d
  690 u
  691 monde d'entrer en relation par le biais d'une matrice incitative à même
  692 de proposer un cadre de négociation bienveillant.
  693 
  694 Les outils placés sous cette licence ne peuvent toutefois pas se
  695 revendiquer conviviaux puisque les auteurs n'conservent un droit de
  696 regard sur le type d'usages qu'ils en autorisentet que la ressource
  697 modifiée par l'usager répercutera cette position de pouvoir sur les
  698 utilisateurs suivants. La viralité protectrice vient alors contraindre
  699 le champs des usages futurs de l'outil produit.
  700 
  701 Utiliser cette licence sur les outils mis en partage, c'est pêcher par
  702 égo car cela revient à considérer son cadre comme seul à produire des
  703 éléments constitutifs d'une solution pour les utilisateurs futurs. On
  704 créebienveillant et sécurisant. Il
  705 s'opère ici une distinction entre les « bon utilisateurs » ceux« utilisateu
  706 rs de confiance »
  707 (ceux qui pourront modifier librement l'outil et le partager à leur tour
  708 avec leurs pairs,pairs), et les « mauvais utilisateurs » qui« utilisateurs p
  709 otentiellement dominants »
  710 (qui ne pourront utiliser et modifier dansl'outil que sous certaines
  711 conditions, mais sans pouvoir le partager avec leur pairs sansconditions).
  712 
  713 Ce choix de licence, s'il est légitime, peut toutefois générer des
  714 *enclosures* et des formes de domination nouvelles négociations.(même légère
  715 s). Le
  716 jugement porté icicadre d'usage des outils partagés est restrictif, potentiell
  717 ement
  718 immuable, et cela induit des usages sur lesquels les différents usages
  719 possibleutilisateurs n'ont
  720 pas prise. Seul un partage inconditionnel permettrait à la trace laissée
  721 d'être pleinement conviviale.
  722 
  723 La principale limite à ces conditions de partage restrictives, c'est que
  724 le commun n'entrera jamais en relation avec certains groupes. Coopcycle,
  725 par exemple, protège le code source de son outil de livraison à vélo de
  726 tout usage capitaliste, car sa communauté est majoritairement constituée
  727 de personnes qui s'y investissent pour lutter contre les dérives des
  728 plateformes dominantes. La motivation essentielle de la communauté étant
  729 de construire des cadres protecteurs pour les livreurs, contribuer à
  730 produire un outil qui pourrait à nouveau nourrir le modèle qu'ils
  731 combattent saperait leur volonté d'y contribuer. Néanmoins, ce choix
  732 coupe la communauté de tout un pan intermédiaire d'humains (et de
  733 groupes humains organisés) issus de cultures entrepreneuriales
  734 classiques pourtant non assimilables aux grandes plateformes. Ces
  735 derniers sont alors poussés à adopter le mode d'organisation non
  736 capitaliste rendu obligatoire par la modalité de partage, alors même
  737 qu'ils n'en ont pas la volonté : ils se rapproche plus d'un rapportretrouvent c
  738 ontraints à changer
  739 s'ils souhaitent s'approprier l'outil mis en partage sans entrer en
  740 négociation.
  741 
  742 Je crois tout de dominationmême que l'idée de se contraindre à un partage
  743 inconditionnel, alors même que l'on ne s'y sentirait pas pleinement en
  744 sécurité, risquerait de créer des « contributeurs tristes », comme j'en
  745 observe parfois. Si, au moment du partage, la certitude du lâcher-prise
  746 sur l'outil qu'on libère n'est pas acquise, c'est que ce partage n'est
  747 pas pleinement sincère, en ce sens qu'il ne constitue pas un choix
  748 pleinement consenti. Partager de manière inconditionnelle sous-entend
  749 être prêt à accepter tout usage avec bienveillance, quand bien même il
  750 ne nous correspondrait pas ; c'est affirmer avec certitude que nous
  751 renonçons à tout lien de propriété sur la trace que l'on laisse, que
  752 l'on la libère de toute composante atavique.
  753 
  754 Je crois qu'il faut avant tout être clair avec le niveau de partage en
  755 cours, qu'il y a une légitimité à ne partager qu'au sein d'une ralation
  756 bienveillantecertaine
  757 communauté, mais que les communs ont aussi besoin, pour rester liés au
  758 monde, de laisser des traces sur lesquels ils n'ont plus prise. La trace
  759 partagée de manière inconditionnelle reste pour moi l'horizon à viser
  760 pour des relations non violentes entre les parties.hommes et leurs structures,
  761 et elle seule garantit la mise à disposition d'outils pleinement
  762 conviviaux. Chaque degré de condition mise au partage est une influence
  763 potentielle que nous faisons peser sur la relation que nous entretenons
  764 au reste du monde.
  765 
  766 >« Avant d'envisager telle ou telle licence, réfléchissez clairement à
  767 > vos objectifs !objectifs ! Si celui-ci est de vivre le plus longtemps possibl
  768 e
  769 > sur une production, les licences ouvertes ne sont pas un bon choix. Si
  770 > votre objectif n'est pas l'ouverture et la diffusion de vos
  771 > productions, les licences ouvertes ne sont pas un bon choix. Si votre
  772 > objectif est de participer à l'avancée du monde, à la diffusion des
  773 > idées, de la connaissance, au développement de services autour de
  774 > connaissances... Alors les licences ouvertes sont à explorer !explorer ! (ca
  775 r
  776 > elles seront un bon outil). » Gatien Bataille
  777 
  778 Les problématiques posées par les clauses non commerciales sont
  779 similaires, sauf qu'ici, on exclus uniquement une typologie d'usagers de
  780 cette possibilité d'usage. Discriminer, sur des fondements éthiques ou
  781 politiques, les usagers qui n'auront jamais accès au même titre que
  782 d'autres à l'outil, c'est partager dans le seul but de convaincre et
  783 c'est renier nos inter-dépendance.
  784 
  785 C'est dire que nous sommes des éléments de la solutions aux problèmes du
  786 monde et que certains n'en seront jamais à moins d'agir à notre image.
  787 C'est dire que les autres doivent changer pour mériter d'accéder à nos
  788 ingrédients. C'est dire que ce que nous inventons ne l'a été que grâce à
  789 nous-même, indépendamment du reste du monde.
  790 
  791 C'est affirmer que les Communs se construisent et s'inventent sans aller
  792 puiser dans le monde capitaliste qui les entoure. Quand bien même cela
  793 serait vrai, une relation qui s'impose à l'autre sans jamais y puiser ne
  794 saurait être que coercitive.
  795 
  796 Sous couvert de protéger une valeur d'usage, la licence à réciprocité
  797 produit une situation de monopole d'usage et fait courir le risque à
  798 ceux qui sortent du cadre fixé d'être coupés des apports de l'outil
  799 placé sous sa « protection ». Si nous ne partageons pas un outil parce
  800 qu'une entreprise capitaliste pourrait l'utiliser et développer avec un
  801 service qui capterait une partie de notre communauté, si nous voyons
  802 dans cette captation une atteinte à la valeur d'usage de notre outil,
  803 c'est que nous plaçons la valeur d'usage du commun dans l'emprisonnement
  804 de notre communauté.
  805 
  806 Si la communauté n'est rassemblée autour du commun que parce que c'est
  807 avec lui qu'elle peut bénéficier d'un de ses outils, peut-on réellement
  808 parler de consentement libre et éclairé ? Peut-on même parler de Commun
  809 d'ailleurs ? On ne peut en tous cas pas parler de Commun de capabilité
  810 sensé développer le pouvoir d'agir des gens. On peut à la limite parler
  811 d'un commun égotique qui refuse de voir sa faible capacité d'implication
  812 et en fait peser la responsabilité sur d'autres humains considérés comme
  813 des prédateurs.
  814 
  815 Penser que les autres n'ont pas encore conscience qu'il fera mieux vivre
  816 chez nous, que c'est la seule option joyeuse plausible est une chose.
  817 Enfermer le reste du monde dans nos usages via le partage non-sincère de
  818 nos outils, c'est les manipuler, c'est les traiter en inférieur et c'est
  819 en faire de nouveaux esclaves. Si la dictature bienveillante existe,
  820 alors je crois qu'elle ne peut que proposer des possibles avant que
  821 d'autres en aient eu l'idée, elle ne doit sous aucun prétexte enferme
  822 les gens dans des modes d'organisation qu'ils n'ont pas pleinement
  823 décidé d'avoir. Interdire l'accès à des outils sous prétexte de n'avoir
  824 pas la bonne couleur politique, c'est excercer une relation de
  825 domination semblable à celle que les grands monopoles capitalistes font
  826 peser sur nous.outil) [(Bataille,
  827 > [s. d.](#ref-bataille_ebook))]{.citation data-cites="bataille_ebook"}.
  828 :::
  829 
  830 ::: {#préserver-les-communs-et-fertiliser-leurs-lisières{#préserver-son-île-
  831 pour-être-sécurisé-dans-la-relation .section .level1}.level2}
  832 Préserver les Communs et fertiliser leurs lisières
  833 ==================================================son île pour être sécurisé
  834  dans la relation
  835 -----------------------------------------------------
  836 
  837 > « AgitAgis dans ton lieu, pense avec le monde » Edouard Glissant
  838 
  839 Si les licences[(Glissant
  840 > [2007](#ref-glissant_entretien_2007))]{.citation
  841 > data-cites="glissant_entretien_2007"}.
  842 
  843 Je crois donc à réciprocitéce stade que l'on ne me semblent pas adaptées à 
  844 l'usage des
  845 outils des Communs qui doivent rester conviviaux, elles me semblent en
  846 revanche être assez intéressantes pour encadrer le processus
  847 d'intégration de la communautépeut se lier avec bienveillance au
  848 reste du Commun.
  849 
  850 En tant qu'exemplemonde que lorsque l'on dispose d'un espace préservé où l'on
  851  se
  852 sent en sécurité. Avoir le cas de la formation Animacoop me semble faire
  853 école. La communauté de formateurs produitsouci d'entretenir ce lien au monde 
  854 est une
  855 des contenus de formation
  856 (qui constituent ses outils) et les partage sincèrement sous licence CC
  857 by SA qui en permet tout type d'usages en dehors du cadre du Commun que
  858 constitue la formation. En revanche pour rejoindre la communautéconditions de f
  859 ormateur et être pleinement partie-prenante du Commun, une charte
  860 définiscapabilités des critères extrêmement précis : avoir été co-opté, 
  861 avoir
  862 contribué à l'améliorationcommuns. On trouve un début d'issue au
  863 dilemme « besoin de ses outils, mener une autre activité
  864 économique par ailleurs,etc. Ainsi,sécurité/ouverture », en calquant ceinve
  865 rsant notre mode de
  866 fonctionnement, un commun comme CoopCyclepensée ; penser par exemple pourrait 
  867 protéger
  868 l'implicationdéfaut ce que nous créons dans son Communun domaine public
  869 volontaire et l'usage de sa ressource via une licencene mettre des conditions à
  870  réciprocité (sa plate-formece partage que lorsqu'il nous
  871 met en ligne, sonposition vécue d'insécurité.
  872 
  873 Je fais ici l'hypothèse que les communs sont au maximum de leur capacité
  874 de lien au monde lorsqu'ils parviennent à sécuriser leur architecturetechnique
  875  et
  876 sociale)
  877 tout en laissant le code libre pour tout usage, commeinstaurant un outil
  878 convivial permettant à d'autresniveau de produireprotection qui soit minimal su
  879 r leurs
  880 propres architectures
  881 ailleurs.
  882 
  883 Cesoutils. Se savoir en sécurité favorise sans aucun doute la capacité des
  884 commun à laisser des traces, et ce sentiment de sécurité est d'autant
  885 plus évident à obtenir quand l'environnement est constitué de forces
  886 égales, sans quoi établir des limites au partage constituera une des
  887 solutions à leur préservation.
  888 
  889 Les licences sontà réciprocité me semblent ici extrêmement vertueusepertinen
  890 tes pour
  891 encadrer le processus d'intégration des communautés de communs. Elles y
  892 sont en effet vertueuses et conviviales, si on les considère comme des
  893 matrices regroupant des faisceaux de critères qui permettent d'entrérd'entrer
  894 dans la communauté du commun et mêmedes communautés de pouvoir agircommuns et
  895  d'agir sur sonleur architecture. On sort ainsi d'un entre-deux qui nous donnera
  896 it accès à
  897 une ressource sans en rejoindre sa gouvernance, tout en nous interdisant
  898 de développer une architecture vraiment indépendante faisant appel à
  899 certains de ses outils. Plutôt qu'un mode d'extension de l'influence de
  900 la communauté en dehors du commun, laLa
  901 licence à réciprocité devient un moyen d'intégration d'une diversité
  902 fertile à l'intérieur même du Commun
  903 ...des communs... tout en se préservant du
  904 risque de passager clandestin.
  905 
  906 Toutefois, dans le cas d'une volonté de développement d'architectures
  907 indépendantes faisant appel à certains des outils produits dans le cadre
  908 de communs, cette licence peut devenir un mode d'extension de
  909 l'influence des communautés en dehors des communs. L'erreur reviendrait
  910 ici à considérer les outils des communs comme des communs. Je crois en
  911 effet que certains de ces outils, bien que cela demande un effort,
  912 peuvent être libérés en grande partie de leur contexte de production et,
  913 lorsque cela ne représente pas de risque pour les communautés, peuvent
  914 être laissés disponibles sans condition. En tant que traces, ils
  915 n'acquèreront alors à nouveau une valeur qu'à travers une appropriation
  916 par de nouveaux utilisateurs.
  917 
  918 Un des éléments qui permet de lâcher prise suffisamment pour aller vers
  919 ce niveau de sincéritécette inconditionnalité du partage des outils, c'estd'a
  920 ffirmer le coût
  921 de production de nos outils comme au moins égal à la valeur d'usage
  922 qu'ils auront pour nous-même, et d'éviter au maximum
  923 de chercher une valeurd'usage dans un monopole futur lié à cette production.l'
  924 usage de nos
  925 outils. Les licences à réciprocité (et d'autres) peuvent ainsi permettre
  926 une porosité sécurisante et bienveillante entre la lisière, zoneles lisières
  927 , zones de
  928 libre circulation,circulation dans lesquelles nous laissons des traces, et le
  929 Commun, zoneles
  930 communs, zones à l'accès régitrégi par des règles que nous fixons.
  931 
  932 Finalement
  933 dans ce cas la licence vient fixer les critères d'entrée dans le Commun
  934 puisqu'elle attend une contribution en contrepartie ou des garanties
  935 jugée suffisantes par sa communauté. On obtient ainsi un droit d'usage
  936 plein d'une ressource protégée par une licenceLa question qui se pose à réci
  937 procité.
  938 
  939 L'erreur reviendrait en faitnouveau ici à considérer les outils des Communs
  940 comme des Communs alors qu'ils ne sont que des traces posées là et dont
  941 la réelle valeur d'usage n'existe qu'augmentés d'une communauté et de
  942 règles de gouvernance.
  943 
  944 Si on ne parvient pas à cela et que nous attendonsest donc : une valeur
  945 supplémentaire de l'outil nous pourrions néanmoins imaginer fixer un
  946 niveau de contribution à partir duquel nous considérerons la production
  947 comme pouvant être sincèrement misefois nos communs en
  948 partage. Mais cela nécessite de
  949 fixer un seuil de contribution pouvant être atteint par un contributeur
  950 ou par l'addition de contribution différentes pour ne pas tomber dans
  951 une logique de monopole ou de vachesécurité, sur quelles richesses sommes-nous
  952  prêts à lait. Cela permettrait de
  953 sanctuariser le partage des ingrédients du commun comme un précepte
  954 fondamental tout en n'écartant pas la réalité du coût qui sous-tend leur
  955 production. Une licence une "SoonCommons"lâcher prise pour en
  956 quelque sorte, comme une
  957 manière de revendiquer le partage sincère comme un objectiffaire don à attein
  958 dre
  959 le plus rapidement possible.ceux avec qui nous coexistons ?
  960 :::
  961 
  962 ::: {#survivre-au-monde-qui-seffondre{#des-lisières-pour-que-sancre-le-romantis
  963 me .section .level1}
  964 Survivre au monde qui s'effondre
  965 ================================
  966 
  967 Ce raisonnement présente toutefois un risque certain : celui de tomber
  968 dans une forme de romantisme en pensant que nos lisières pourront
  969 s'entretenir seules.
  970 
  971 D'une part il faut protéger juridiquement les outils que l'on y partage.level2}
  972 
  973 Des lisières, pour éviter toute prise de pouvoir sur cet espace qui doit conti
  974 nuer à
  975 relier les mondes, via des licences qui garantissent à jamais leur
  976 partage. Il faut en parallèle mettre en place des modalités de
  977 gouvernance qui en assurentque s'ancre le respect à travers la détection des
  978 dérives (qui peut être assumée collectivement) et par la régulationromantism
  979 e
  980 --------------------------------------------
  981 
  982 Au sein des dérives detectées (qui peut être assumé parcommuns de capabilitÃ
  983 ©s, nous affirmons le pouvoir judiciaire). Si
  984 l'outil sincèrement partagé ne doit pas véhiculer notre intentionsens politiq
  985 ueou éthique, il ne faut pas pour autant s'interdire de
  986 poser
  987 des limites à l'acceptable. En revanche ce n'est pas à la communauté
  988 seule de définirnotre action, nous nous préservons des règles éthique qui s'
  989 appliquent en dehors de son
  990 Commun, c'est le travail législatifennemis du monde auquel nous
  991 aspirons. C'est un espace qui doit continuer à traduire les
  992 limites collectives consenties par l'ensemble des communautés en
  993 présence.
  994 
  995 D'autre part, si le Commun ne revendique plus de droit d'usage supérieur
  996 aux autres sur les outils qu'ils partagent, alors il faut assurer des
  997 modalités collectives de préservation de ces ressources « posées là ».
  998 Or cemérite légitimement d'exister. À
  999 l'inverse, la lisière constitue l'incarnation du lien que nous
 1000 pouvons imaginer,entretenons avec ces ennemis potentiels, car c'est qu'une trace
 1001  laissée qui
 1002 n'intéresse personne à un moment donné risque de disparaître. Il est dés
 1003 lors vital que de multiples structures émergent pour assurer la
 1004 pérennité de tous les outils produits, qu'ils soient utiles sur le
 1005 moment ou non, afin de pouvoir en disposer au moment opportun.C'estl'espace où 
 1006 nous
 1007 suspendons nos jugements et où nous adoptons une des fonction régaliènes qui 
 1008 incombent à l'humanité. C'estécoute transformative,
 1009 rendue possible parexemple le rôlefait de la fonction d'archive assumée par la
 1010  BNF, mais également par des
 1011 structures privées comme FlickR surdisposer d'un lieu où nous nous sentons
 1012 en sécurité. Se préserver des images placées sous licence
 1013 libre, par github pourpassagers clandestins n'est compatible
 1014 avec le code informatique ou encore parcaractère inclusif des Communs
 1015 tels wikipedias. C'est la diversité des structures qui s'impliqueront
 1016 dans ce devoircommuns de conservation qui préservera nos outils surcapabilités
 1017  qu'à la durée,
 1018 même si on peut croire légitimement que les Communs ont des capacitésconditio
 1019 n
 1020 de résilience plus fortes.
 1021 
 1022 Au delà des ressources partagée, c'estsanctuariser des humainsespaces où les 
 1023 rencontres restent possibles. La
 1024 privatisation, les brevets et les limites mises au partage sont autant
 1025 de barrières quelaissera derrière
 1026 lui le monde qui s'effondre dont il faut prendre soin. Si nous réussissons à b
 1027 âtir des communs dans lesquels il fait bon vivremettons entre nous et le reste 
 1028 du monde.
 1029 
 1030 Chaque fois que nous lâchons suffisamment prise sur nos outils pourpuisons dans
 1031  ce que nous aménageravons vécu en dehors des
 1032 lisières, encore faut il qu'il reste d'autres écosystème avec qui y
 1033 entrercommuns pour en relation. Les humains qui résultent du capitalisme ont pr
 1034 is
 1035 l'habitude de se faire utiliser parremodeler les outils qui leur sont offert et
 1036 ne comprennent pas le fonctionnement de cette société malade. Ils
 1037 développent des posturesarchitectures, nous les nourrissons de
 1038 consommation qui se traduisenttraces rendues disponibles par d'autres. Chaque fo
 1039 is que ce processus
 1040 opère, les communs s'ancrent un rapport de soumissionpeu plus au monde et sont 
 1041 plus à la société sur laquelle ils n'ontmême
 1042 d'y accueillir une diversité toujours plus prise. Le
 1043 capitalisme produitgrande, d'entrer en lien avec
 1044 des humains tristes et hermétiquesentités qui ne trouventsont toujours plus le
 1045  chemindifférentes.
 1046 
 1047 Nous manquons de leurs lisières. Comme il y a moinsces chemins de porosité ent
 1048 re
 1049 les communautés, la relation à l'autre ne peut être que plus violente.
 1050 
 1051 C'est a cette endroit que j'identifie le principal levier pour des
 1052 Communstraverse, nous manquons de capabilité : il faut imaginer des médiations
 1053  qui permettent
 1054 aux humainslieux
 1055 intermédiaires, nous manquons profondément d'une forme inconditionnelle
 1056 d'amour. Nous avons besoin de lisières fertiles, nous avons besoin
 1057 d'espaces où laisser des traces, nous avons besoin d'oser en laisser.
 1058 Nous devons tous reprendre prise sur le monde qui lesnous entoure, de sepour
 1059 nous sentir suffisamment utiles pour rejoindre des Communs,communs, ou
 1060 suffisamment capables pour construire des modes d'organisation
 1061 différents ouet, en tous cas, suffisamment précieux pour laisserà leur tour l
 1062 eurs traces. Telles les
 1063 bibliothèques, nos lisières ne seront que des traces fossilisées du
 1064 passé si elles consistent en des lieux déshumanisés, un dispositif de
 1065 médiation se pense autour d'un café, dans un lieu habité, pas sur une
 1066 étagère. Les Communs ont besoin de bibliothécaires, de documentalistes,
 1067 d'animateurs, non pas seulement en leur sein, mais là où sont les gens,
 1068 car avant d'assurer le développement de leur propres communautés, leur
 1069 défi majeur est de disposer d'humains avec qui entrer en relation.
 1070 
 1071 Il faut donner envie aux gens non pas de nous rejoindre mais de faire,
 1072 pour eux même. Nous devons leur faire pétiller les papilles, les noyer
 1073 sous les plaisirs de nos récits-recettes. Il faut accompagner la mise à
 1074 disposition des
 1075 outils que nous avons collecté et placertraces.
 1076 
 1077 Mettons au service de récits nouveaux chaque ingrédient de nos succès.
 1078 Partageons sincèrementsans condition ce qui nous fait du bien comme une invitat
 1079 ion
 1080 à ceux qui se détruisent. Ils dévoieront surement par moments les outils que 
 1081 nous avons placé au
 1082 service d'une cause qui nous paraîtra plus noble.
 1083 
 1084 Ils feront leur propre chemin, mais gageons que, si elle est risquée,
 1085 c'est la seule voie possible.
 1086 
 1087 Nous ne pouvons nous satisfaire d'un palais d'argent que nous ne sommes
 1088 de toute manière pas en mesure de défendre, ilIl est temps d'avoir foi en l'hu
 1089 mainl'humain, car
 1090 c'est la seule option qui laisse entrevoir une issue non-violentenon violente au
 1091 x
 1092 défis qui se posent à nous.
 1093 
 1094 Je côtoie parfois des humains qui ne me ressemblent pas, qui
 1095 n'ambitionnent rien de ce que j'estime être souhaitable pour l'humanité.
 1096 Notre raison analytique estMais ce n'est que lorsque j'arrive à lâcher prise s
 1097 ur ce que je
 1098 souhaiterais faire d'eux que nous entrons réellement en relation, et que
 1099 nous posons les bases de ce qui deviendra peut-être un carcan, l'utopie estjour
 1100  des
 1101 « identités-relation » fécondes.
 1102 
 1103 Si je ne laisse pas de traces, je n'habite pas le bélier.monde ; je me content
 1104 e
 1105 de le former à mon image.
 1106 
 1107 Voici donc une trace.
 1108 
 1109 >« Ceux qui pensent arrêter leur regard sur l'horizon et se bornent à
 1110 > regarder ce qu'on voit, ceux qui revendiquent le pragmatisme et
 1111 > tentent de faire seulement avec ce qu'on a, n'ont aucune chance de
 1112 > changer le monde... Seuls ceux qui regardent vers ce qu'on ne voit
 1113 @@ -615,65 +627,235 @@ Notre raison analytique est un carcan, l'utopie est le bÃ
 1114 ©lier.
 1115 > que nous ne voulons pas, ce qu'il faut absolument changer... Mais ce
 1116 > qui doit venir, ce que nous voulons, le monde totalement autre,
 1117 > nouveau, seul notre regard intérieur, seule l'utopie en nous, nous le
 1118 > montrent. » Henri Lefebvre\[...\] Notre raison analytique est un carcan, l'ut
 1119 opie est
 1120 > le bélier (Henri Lefebvre, cité dans Ziegler
 1121 > [([2007](#ref-ziegler2007empire), 42‑43)]{.citation
 1122 > data-cites="ziegler2007empire"}).
 1123 
 1124 ![ ](media/SP1424-img1.png)
 1125 :::
 1126 
 1127 ::: {#retour-sur-le-processus-décriture .section .level2}
 1128 Retour sur le processus d'écriture
 1129 ----------------------------------
 1130 
 1131 L'écriture de ce texte s'est faite à travers un processus que j'ai
 1132 souhaité pouvoir expérimenter dès que l'on me l'a proposé. En ouvrant un
 1133 dossier à des non-chercheurs, en proposant des annotations publiques à
 1134 l'écrit avant sa publication et en s'attachant à mettre à disposition un
 1135 cadre sécurisant pour que j'accepte de m'exposer, l'équipe de Sens
 1136 Public derrière ce dossier m'a fait cadeau d'une expérience très
 1137 particulière.
 1138 
 1139 J'ai eu quelques difficultés dans cet exercice. D'abord, pour réussir à
 1140 accepter de partager une première version en friche, qui était déjà trop
 1141 lacunaire à mes yeux, et que j'allais en plus devoir soumettre au regard
 1142 de relecteurs que j'estime et dont j'ai plaisir à lire les écrits. J'ai
 1143 eu la chance à cette étape de bénéficier de retours patients,
 1144 attentionnés, bienveillants, mais sans concession. Ensuite, quand il m'a
 1145 fallu rebondir et prendre en compte des retours, ce qui a nécessité une
 1146 digestion, un lâcher-prise et un recul qui m'ont pris six mois. Me
 1147 plonger dans des références à côté desquelles j'étais passé pour
 1148 corriger un point de vue, supprimer des éléments faisant l'objet de
 1149 désaccords de fond auxquels je n'avais pas le temps de répondre de
 1150 manière satisfaisante, réorganiser les idées... tout cela a été assez
 1151 laborieux.
 1152 
 1153 Le résultat est finalement beaucoup moins critique que ce à quoi
 1154 j'aspirais initialement, les premiers retours ayant sapé une partie de
 1155 mes certitudes, et apaisé la colère qui avait été mon moteur premier.
 1156 Une fois effacés les effets de style, restait le fond, et j'ai été
 1157 confronté à des contradictions profondes entre mes pratiques et ce que
 1158 je défendais. Impossible alors de continuer à poser un jugement sur
 1159 certains choix de *commoners*, alors que je me retrouvais face à mes
 1160 propres pratiques, finalement pas si différentes par certains aspects.
 1161 
 1162 Pour ces mêmes raisons qui l'ont rendue difficile, ce fut tout autant
 1163 une expérience enrichissante, qui m'aura donné la chance de revenir sur
 1164 ma copie en disposant de regards attentifs, éclairés et bienveillants.
 1165 Et de déconstruire par moi-même certaines de mes convictions profondes à
 1166 travers ces critiques. C'est un temps et des attentions précieuses dont
 1167 on ne dispose pas quotidiennement.
 1168 
 1169 Le résultat est donc bien différent de mon intention initiale, et je
 1170 vous invite, si cela vous intéresse, à consulter [la première version
 1171 soumise à
 1172 relecture](https://via.hypothes.is/https://stylo.ecrituresnumeriques.ca/api/v1/h
 1173 tmlArticle/5bfd580e560a91001754d4f7?preview=true),
 1174 la seconde moitié du texte ayant été quasi intégralement réécrite ou
 1175 réagencée.
 1176 
 1177 Ce texte m'apparaît bien insuffisant, car je sais qu'il laisse en
 1178 suspend des questions qui mériteraient d'être développées : pourquoi
 1179 j'estime qu'il est possible de dissocier les commun de leurs outils,
 1180 pourquoi je pense que les risques perçus au partage inconditionnel par
 1181 un grand nombre de communautés sont surévalués... et plein d'autres
 1182 choses qu'il m'a fallu lâcher pour ne pas m'engager dans un travail de
 1183 recherche dont je ne suis pas capable en ce moment.
 1184 
 1185 Je laisse donc un texte très imparfait, dont j'ai conscience des biais.
 1186 Loin d'être scientifique, il est le véhicule de mes intuitions, mais
 1187 m'en contenter pour le moment et le laisser en l'état me permettent de
 1188 me projeter sur d'autres sujets : explorer des exemples concrets de
 1189 relations d'apparence féconde qui peuvent exister entre communs et
 1190 structures capitalistes -- j'aimerais explorer la relation entre
 1191 OpenStreetMap et la *startup* Géovélo ; faire évoluer collectivement la
 1192 conception que nous avons au sein du réseau de formateurs d'Animacoop --
 1193 j'aimerais explorer la possibilité de décider collectivement de hisser
 1194 certaines de nos productions dans un domaine public volontaire ; et
 1195 commencer à placer mes productions passées dans un domaine public
 1196 volontaire -- j'aimerais placer ce que j'ai écrit jusqu'ici sous licence
 1197 CC0.
 1198 :::
 1199 
 1200 ::: {#remerciements .section .level2}
 1201 Remerciements
 1202 -------------
 1203 
 1204 Un grand merci à toutes celles et ceux qui ont contribué à cette
 1205 aventure que ce soit à l'occasion d'échanges oraux, d'annotations, de
 1206 révisions ou pour avoir initié ce dossier ouvert aux non-chercheurs.
 1207 
 1208 La vertu principale de votre regard aura été de me permettre de passer
 1209 d'un texte jugeant à une expression plus apaisée de mes intuitions, et
 1210 de parvenir à aller au bout de cette écriture, qui me semblait jusque-là
 1211 inaccessible.
 1212 
 1213 Pour ne citer que celles et ceux ayant contribué à la dynamique
 1214 d'annotations et de révisions : Julie Francoeur, Sylvia Fredriksson,
 1215 calimaq, XavCC, Nicolas Sauret et Maïa Dereva.
 1216 
 1217 [À la demande de l'auteur, ce texte est sous licence [CC0
 1218 1.0](https://creativecommons.org/publicdomain/zero/1.0/deed.fr), et
 1219 appartient donc au Domaine Public.]{.note}
 1220 :::
 1221 
 1222 ::: {#bibliographie .section .level1}.level2 .unnumbered}
 1223 Bibliographie
 1224 =============
 1225 
 1226 -   .Mémoire - Des wikis et des hommes-------------
 1227 
 1228 ::: {#refs .references}
 1229 ::: {#ref-arendt1972systeme}
 1230 Arendt, Hannah. 1972. *Le système totalitaire : Les origines du
 1231 totalitarisme*. Paris : Éditions du Seuil.
 1232 :::
 1233 
 1234 ::: {#ref-viola_il_2013}
 1235 Bao, Vialo. 2013. « Il n'existe pas de paysage sans ombres. De la
 1236 philosophie de la relation d'Édouard Glissant ». *Sens Public*.
 1237 <https://via.hypothes.is/http://www.sens-public.org/IMG/pdf/SensPublic_VBao_Il_n
 1238 _existe_pas_de_paysage_sans_ombres.pdf>.
 1239 :::
 1240 
 1241 ::: {#ref-bataille_ebook}
 1242 Bataille, Gatien. s. d. « Ebook CoopTic :imaginaire collaboratif et
 1243     médiations archipéliques, DOLLET Emmanuel,
 1244     [http://www.lilianricaud.com/travail-en-reseau/wp-content/uploads/2011/11/do
 1245 llet-2014-memoire-wiki-et-hommes.pdf](https://via.hypothes.is/http://www.lilianr
 1246 icaud.com/travail-en-reseau/wp-content/uploads/2011/11/dollet-2014-memoire-wiki-
 1247 et-hommes.pdf)
 1248 - Les réseauxreseaux qui durent sont
 1249 ensous licence CC BY SA - Gatien Bataille
 1250     \[http://ebook.coop-tic.eu/francais/wakka.php?wiki=LesReseauxQuiDurentSontSo
 1251 usLicenceCcBy\]
 1252 -   .LaSA ».
 1253 <http://ebook.coop-tic.eu/francais/wakka.php?wiki=LesReseauxQuiDurentSontSousLic
 1254 enceCcBy>.
 1255 :::
 1256 
 1257 ::: {#ref-calimaq_defense_2012}
 1258 calimaq. 2012. « Défense et illustration de la clause non-commerciale ».
 1259 <https://scinfolex.com/2012/10/19/defense-et-illustration-de-la-clause-non-comme
 1260 rciale/>.
 1261 :::
 1262 
 1263 ::: {#ref-coopcycle_coopcycle_2018}
 1264 Coopcycle. 2018. « CoopCycle : une licence pour valoriser le travail des
 1265 communs ». *Club de Mediapart*.
 1266 <https://blogs.mediapart.fr/coopcycle/blog/261018/coopcycle-une-licence-pour-val
 1267 oriser-le-travail-des-communs>.
 1268 :::
 1269 
 1270 ::: {#ref-dereva_reciprocite_2016}
 1271 Dereva, Maïa. 2016. « La réciprocité dans les communs : comment
 1272 modéliser le cas par cas ? »
 1273 <http://maiadereva.net/la-reciprocite-dans-les-communs-comment-modeliser-le-cas-
 1274 par-cas/>.
 1275 :::
 1276 
 1277 ::: {#ref-dorismond2009creolisation}
 1278 Dorismond, Edelyn. 2009. « Créolisation de la politique, politique de la
 1279 créolisation ». *Sens Public*, nᵒ 3:137‑46.
 1280 :::
 1281 
 1282 ::: {#ref-dorismond_comment_2013}
 1283 Dorismond, Edelyn. 2013. « Comment Deleuze et Derrida voyagent dans la
 1284 pensée glissantienne de la créolisation ». *Rue Descartes* n° 78
 1285 (2):34‑47.
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 1379     [*https://blogs.mediapart.fr/coopcycle/blog/261018/coopcycle-une-licence-pou
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 1388 ::: {#ref-benjamin2018art}
 1389 Roux, Benjamin. 2018. *L'art de projets vivaces, Romain
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 1397 1https://scinfolex.com/2018/07/28/reinvestir-les-communs-culturels-en-tant-que-c
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 1400 2 https://youtu.be/htIto1xtYBw?t=370 → Retranscription par Emmanuel
 1401 Dollet -- CC by SA
 1402 
 1403 3http://www.lilianricaud.com/travail-en-reseau/une-collection-de-ressources-sur-
 1404 les-rencontres-creatives-et-participatives/
 1405 
 1406 4Lesconter nos expériences collectives :
 1407 faire récit à l'heure du storytelling*. Paris : Éditions du commun.
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 1409 
 1410 ::: {#ref-ziegler2007empire}
 1411 Ziegler, Jean. 2007. *L'Empire de la honte*. Paris : Fayard.
 1412 :::
 1413 :::
 1414 :::
 1415 
 1416 ::: {.section .footnotes}
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 1418 ------------------------------------------------------------------------
 1419 
 1420 1.  ::: {#fn1}
 1421     Les récits-recettes développés par Colporterre en sont d'excéllents
 1422 exemples
 1423 
 1424 5http://www.editionsducommun.org/lart-de-conter-nos-experiences-collectives-fair
 1425 e-recit-a-lheure-du-storytelling-benjamin-roux/
 1426 
 1427 6http://www.seuil.com/ouvrage/la-convivialite-ivan-illich/9782757842119
 1428 
 1429 7L'institutd'excellents
 1430     exemples :
 1431     <https://www.collporterre.org/wakka.php?wiki=NosrecitsRecettes>[↩](#fnref1
 1432 ){.footnote-back}
 1433     :::
 1434 
 1435 2.  ::: {#fn2}
 1436     Il y a quelques années, l'Institut Godin esquissaitd'ailleurs un (timide) p
 1437 as
 1438     en ce sensil y
 1439 a quelques années en définissant trois angles de diffusion caractérisant
 1440     l'innovation sociale
 1441 https://www.avise.org/sites/default/files/atoms/files/20140204/201301\_InstitutG
 1442 odin\_ISPratiquesSolidaires.pdfsociale :
 1443     <https://www.avise.org/sites/default/files/atoms/files/20140204/201301_Insti
 1444 tutGodin_ISPratiquesSolidaires.pdf>[↩](#fnref2){.footnote-back}
 1445     :::
 1446 :::